terrestres par sa puissance de feu, ses opérations de reconnaissance et sa mobilité.
3. L’aviation tactique appuie toutes les fonctions de combat des forces
terrestres par sa puissance de combat. Les unités d’aviation tactique font partie
d’une équipe interarmes et leur intégration complète aux opérations des forces
terrestres est indispensable pour maximiser leur potentiel de combat.
SECTION 3
TYPES D’HÉLICOPTÈRES TACTIQUES
4. Il existe quatre types distincts d’hélicoptères tactiques : les hélicoptères d’attaque, les
hélicoptères de reconnaissance, les hélicoptères polyvalents et les hélicoptères de transport.
Seules quelques armées possèdent ces quatre types distincts d’hélicoptères dans leur forme la
plus pure.
D’ATTAQUE DE RECONNAISSANCE POLYVALENT DE TRANSPORT
B-GA-440-000/AF-000
2
5. Peu de pays peuvent se permettre un tel niveau de
spécialisation. Habituellement, l’hélicoptère est plutôt
configuré pour être polyvalent. Il peut alors être piloté par un
équipage formé selon les exigences requises par une force et
équipe au besoin d’équipement et d’armes spécialisés. La
configuration et l’emploi de nombreux hélicoptères
polyvalents en service aujourd’hui en témoignent.
L’hélicoptère Lynx constitue un bon exemple, avec des
variantes pour les opérations antiblindés, de reconnaissance
et polyvalentes. Il peut également s’adapter à
l’environnement maritime. En effet, cet hélicoptère a servi
dans de nombreuses luttes anti-sous-marines et contre le
trafic maritime menées par la marine.
SECTION 4
GAMME DES CONFLITS ET CONTINUITÉ DES OPÉRATIONS
6. La doctrine stratégique des Forces canadiennes indique qu’une gamme de conflits
existent actuellement et décrit les divers niveaux de relations entre les pays et autres groupes. La
gamme des conflits couvre trois types de conditions : la paix, les conflits et la guerre. Le passage
d’un niveau de condition à un autre peut être difficile à établir.
GAMME DES CONFLITS
CONTINUITÉ DES OPÉRATIONS
Figure 1-1 : Gamme des conflits et continuité des opérations
7. La continuité des opérations suppose une réponse stratégique et opérationnelle au conflit.
La compréhension de la gamme des conflits et de la continuité des opérations repose sur les
considérations suivantes :
B-GA-440-000/AF-000 3
a. Il n'y a aucune délimitation nette entre les différents niveaux de la gamme des
conflits.
b. Les types d’opérations militaires menées ne sont pas nécessairement dictées par le
niveau du conflit. Bien que la réponse stratégique militaire en conditions de paix
et de conflit autre que la guerre puisse être de mener « des opérations autres que la
guerre », ces mêmes opérations peuvent comporter des opérations de combat.
8. Les hélicoptères tactiques sont employés pour répondre à toute la gamme de conflits, y
compris les opérations de combat et les opérations sans combat. Comme il n’y a pas de
délimitation nette dans la continuité des opérations, les forces utilisées lors des opérations sans
combat doivent se tenir prêtes à ce que la situation se transforme rapidement en une situation
exigeant des opérations de combat.
SECTION 5
PUISSANCE DE COMBAT
9. La PFC 300, “L’Armée de terre du Canada”, définit la puissance de combat comme
l'ensemble des moyens de destruction et/ou des forces destructrices qu'une unité ou une
formation militaire peut opposer à l'ennemi à un moment donné. La puissance de combat est
obtenue au moyen de six fonctions de combat : le commandement, la puissance de feu, la
protection, le maintien en puissance, l'information et la manoeuvre. Les hélicoptères tactiques
peuvent contribuer de manière significative à chacune de ces fonctions de combat.
a. Le commandement. Le commandement est l'exercice de
l'autorité militaire en ce qui concerne la planification, la
direction, la coordination et le contrôle de forces armées par
un commandant désigné. La fonction de commandement
permet d'unifier et d'intégrer les activités de toutes les autres
fonctions. Cette fonction de commandement est centrale
mais n'est pas isolée; tous les éléments des six fonctions se
mêlent et sont en interaction d'une multitude de façons. Les
plates-formes de reconnaissance, de renseignement et de
surveillance des hélicoptères tactiques assistent les
commandants dans leurs fonctions en fournissant une
information opportune dans pratiquement toutes les
conditions ambiantes et ce, pour toute la gamme des conflits.
L'exercice du commandement à toutes les étapes des
opérations est encore améliorée lorsque les commandants ont
accès à des plates-formes de commandement et de liaison
ainsi qu’à des plates-formes de commandement et de
contrôle assignées.
B-GA-440-000/AF-000 4
b. La puissance de feu. La puissance de feu est utlisée pour
détruire, neutraliser, supprimer ou harceler l'ennemi. Elle est
perçue comme un concept interarmées qui englobe l'utilisation
collective et coordonnée de données sur l'acquisition d’objectifs
provenant de toutes les sources; l'utilisation d'armes à tir direct et
à tir indirect; les attaques par des aéronefs armés de tous types; et
l'usage d'autres méthodes meurtrières ou non. Les hélicoptères
tactiques peuvent participer à la puissance de feu en tant
qu'éléments de manoeuvre indépendants ou encore joindre leurs
tirs à ceux du commandant au sol. Les unités d'hélicoptères
tactiques améliorent la fonction de puissance de feu en acquérant
et en désignant des objectifs, en ajustant les tirs indirects et en
attaquant directement des objectifs.
c. La protection. La protection englobe les mesures prises par
une force pour demeurer viable et fonctionnelle malgré les actions
ennemies et les effets de l'environnement. Les hélicoptères tactiques
peuvent participer directement à cette fonction par la mise en place
aérienne d'obstacles, de capteurs, ainsi que par l’appui à d'autres
opérations du génie. Les hélicoptères tactiques peuvent également
servir de garde et d'écran ou encore servir dans des missions de
sécurité dans la zone arrière et sur les flancs, de même qu'à
l'évacuation des pertes. Il s'agit là d'importants aspects de la
protection des forces pouvant être effectués par les hélicoptères
tactiques.
d. Le maintien en puissance. Le maintien en puissance est
le soutien des forces par des moyens logistiques et
administratifs. La flexibilité et la mobilité des hélicoptères
tactiques font en sorte qu'ils sont tout désignés pour certaines
missions de maintien en puissance, qui comprennent
généralement le ravitaillement en approvisionnement de combat
et autre matériel. Cela se fait soit directement auprès de
l'utilisateur, soit à divers points où des éléments logistiques des
forces peuvent les recevoir et les acheminer. Il est important de
se rappeler que les mouvements par voie aérienne ne sont pas
très efficaces pour transporter des approvisionnements et de
l'équipement lourds ; ils devraient être réservés au soutien
d'opérations pour lesquelles les mouvements par voie aérienne
sont essentiels ou pour lesquelles les autres méthodes ne sont
pas pratiques.
B-GA-440-000/AF-000 5
e. L'information. L'information comprend
tous les aspects du renseignement et de
l'information pour soutenir et renforcer les
autres fonctions de combat; le but est de
positionner les bonnes forces, au bon endroit,
au bon moment. Les hélicoptères tactiques
améliorent cette fonction en effectuant de la
reconnaissance, de la surveillance et de
l'acquisition de cibles. Ils peuvent également
servir dans la guerre électronique et
l'estimation des dégâts de combat Toutes les
ressources de l'aviation tactique
communiqueront régulièrement les
informations obtenues lors de l'exécution de
leurs tâches dans le cadre de l'effort global
d'information.
f. La manoeuvre. La manoeuvre est le
mouvement des forces, combiné aux tirs
directs et indirects. Les hélicoptères
tactiques participent à tous les aspects de la
fonction de manoeuvre. La mobilité et la
puissance de feu de l'aviation tactique en
font une force qui peut permettre de gagner
et de maintenir le contact, détruire
profondément l'ennemi et ne lui laisser
aucun refuge sûr où il aurait la possibilité de
se réorganiser, se réarmer ou récupérer. Les
hélicoptères d'attaque et la force aéromobile
peuvent capturer ou interdire les secteurs
clés du champ de bataille et ainsi permettre
au commandant au sol d'engager le combat
contre l'ennemi au moment et à l'endroit de
son choix.
SECTION 6
CARACTÉRISTIQUES DE LA PUISSANCE AÉRIENNE 10. Les ressources aériennes possèdent des caractéristiques qui sont très différentes de celles
des forces terrestres et maritimes. Les aéronefs se déplacent beaucoup plus rapidement que les
navires de surface, ne sont pas gênés par les caractéristiques ou les barrières du terrain et ont une
plus grande portée que les systèmes d'armes au sol ou en mer. Les principaux atouts des
véhicules aériens sont la vitesse, la portée, l'élévation, l’effet de surprise et la précision, lesquels
travaillent en synergie pour leur donner flexibilité, mobilité, capacité de riposte ainsi que la
capacité de concentrer rapidement les forces.
B-GA-440-000/AF-000 6
11. Toutefois, toutes les ressources aériennes sont fondamentalement limitées par leur
incapacité à demeurer en vol indéfiniment, par leur charge limite et par leur vulnérabilité. La
publication B-GA 400 explique plus en profondeur chacune de ces forces et faiblesses, de même
que les caractéristiques conditionnelles des coûts, de la dépendance par rapport aux bases, de la
sensibilité à la technologie et aux conditions atmosphériques.
SECTION 7
CARACTÉRISTIQUES ET LIMITES DES HÉLICOPTÈRES TACTIQUES
12. La technologie moderne a libéré les forces héliportées tactiques d’un grand nombre des
contraintes que lui imposaient auparavant l’obscurité et les mauvaises conditions
atmosphériques. Au cours des dernières années, les lunettes de vision nocturne, l’imagerie
thermique et la navigation par satellites, entre autres, ont grandement amélioré leurs capacités.
Grâce à ces progrès, les opérations héliportées peuvent être effectuées 24 heures sur 24, un
avantage qui, en lui-même, cause d’importants problèmes de planification à la communauté de
l’aviation tactique. Auparavant, les équipages et le personnel de maintenance pouvaient compter
sur les périodes de mauvais temps et d’obscurité pour se reposer et procéder à la maintenance des
appareils. Mais avec la possibilité actuelle d’effectuer des opérations 24 heures sur 24, la fatigue
et les exigences de la maintenance ont une incidence importante sur les opérations de longue
haleine.
13. En dépit des immenses progrès technologiques, les hélicoptères tactiques demeurent
extrêmement vulnérables face à la plupart des systèmes d’armes. Les responsables de la
planification doivent prévoir des ressources suffisantes pour détruire ou supprimer les systèmes
d’armes au cours des opérations. Les forces héliportées tactiques doivent pouvoir détecter les
forces ennemies lorsqu’elles sont encore à bonne distance et devraient rester autant que possible
hors de portée de la menace des armes ennemies. Lorsque les opérations exigent que les
hélicoptères pénètrent dans ces zones, ceux-ci doivent être munis d’armes et de systèmes
défensifs appropriés leur permettant de faire face aux menaces prévues.
14. Les forces héliportées tactiques présentent les avantages suivants :
CARACTÉRISTIQUES
· Communications
· Puissance de feu
· Souplesse
· Mobilité
· Vitesse d’exécution
· Effet de surprise
· Polyvalence
a. Communications supérieures. Les hélicoptères tactiques
peuvent être munis d’un large éventail de matériel de communications
qui, combiné à l’absence de contraintes imposées par le terrain,
améliore grandement leur capacité de commander et de contrôler
d’autres ressources de l’aviation tactique et d’aider au commandement
et au contrôle des activités des forces terrestres.
b. Puissance de feu. Tous les hélicoptères tactiques peuvent être équipés d’armes.
La technologie actuelle permet aux hélicoptères tactiques de fournir un tir d’appui
à l’aide d’armes de précision ou de faible précision, de diriger et contrôler le tir
d’autres systèmes d’armes, ainsi que d’assurer une protection directe des forces en
servant de bouclier armé. Bien que l’hélicoptère d’attaque sort spécialement
conçu pour la puissance de feu, il n’est pas le seul capable d’en fournir.
B-GA-440-000/AF-000 7
c. Souplesse. Les unités d’hélicoptères tactiques accomplissent leurs tâches en
fonction des priorités du commandant appuyé et peuvent s’adapter rapidement
aux changements de situations. Grâce à leur mobilité et à une procédure de
combat appropriée, à des communications fiables et à la transmission rapide de
tous les types de renseignements et d’ordres, les forces d’hélicoptères tactiques
offrent une grande souplesse d’action.
d. Mobilité. Les hélicoptères tactiques agissent dans la troisième dimension de la
zone d’opérations du commandant des forces terrestres, ce qui a pour effet de
diminuer les contraintes que le terrain et autres obstacles terrestres imposent au
mouvement des troupes au sol. Les hélicoptères tactiques peuvent ainsi projeter
leur puissance de feu et déplacer les troupes et le matériel dans toute la zone
d’opérations. Toutefois, les hélicoptères tactiques ne bénéficient de cette liberté
de manoeuvre qu’au prix d’une partie de l’avantage de protection qu’apporte le
terrain. Pour tirer partie de cet avantage, il faut tenir compte de nombreux autres
facteurs tels qu’un système de commandement et de contrôle souple, un soutien
de logistique et de maintenance efficace, ainsi que l’émission de conseils
judicieux et à propos à tous les niveaux de commandement.
e. Vitesse d’exécution. Normalement, les hélicoptères sont déployés à proximité des
forces appuyées pour permettre l’exécution rapide des tâches à accomplir. La
vitesse d’exécution est augmentée par une procédure de combat et des tâches
concurrentes appropriées. Le maintien des aéronefs dans un état de capacité
opérationnelle élevé contribue à réduire encore davantage le temps de réaction. Il
faut tenir compte du fait que, dans certains cas, le temps nécessaire pour préparer
les hélicoptères et les charger peut annuler l’avantage qu’ils présentent en matière
de vitesse par rapport au transport terrestre. Ils regagnent néanmoins cet avantage
sur de grandes distances ou sur des terrains accidentés. Des vérifications
d’état-major rigoureuses sont essentielles durant toutes les étapes du processus de
planification.
f. Effet de surprise. Grâce à leur vitesse, à leur liberté d’action, à leur capacité de
voler à très basse altitude le jour comme la nuit et à l’utilisation de techniques de
marquage du terrain, les hélicoptères tactiques peuvent souvent prendre l’ennemi
par surprise ou échapper totalement à la détection. Cependant, dans les endroits
où le niveau sonore est faible, l’effet de surprise peut être atténué par le bruit
causé par l’appareil.
g. Polyvalence. La plupart des hélicoptères peuvent accomplir une grande variété de
tâches. Bien que chaque type d’hélicoptère soit mieux adapté à certaines tâches
précises, tous peuvent, dans une certaine mesure, effectuer d’autres tâches. Le
niveau d’efficacité d’exécution de tâches plus spécialisées dépend davantage de
l’équipement transporté que de la cellule à laquelle celui-ci est attaché. Les
hélicoptères polyvalents ont, par définition, une grande souplesse d’utilisation.
B-GA-440-000/AF-000
15. Les forces héliportées tactiques sont limitées par les facteurs suivants :
LIMITES
· Fatigue des
équipages
· Disponibilité
· Soutien logistique
· Obscurité
· Charge utile
· Sécurité
· Vulnérabilité
· Conditions
atmosphériques
a. Fatigue des équipages et personnel au sol . Durant les opérations,
il faut constamment considérer et évaluer la fatigue en rapport avec la
vitesse des opérations et le niveau de risque acceptable. Le risque
d’accidents graves d’aéronef causés par la fatigue de l’équipage et du
personnel au sol ne doivent pas être négligé.
b. Disponibilité. Pour assurer leur bon état de navigabilité, les hélicoptères
nécessitent beaucoup de réparations et une maintenance régulière. Pour les fins
de planification, environ 75 % des appareils d’une unité devraient normalement
être prêts à l’emploi. Il est possible d’augmenter le taux de disponibilité pour des
opérations précises ayant un délai d’exécution plus long. Tout plan tactique doit
tenir compte de la possibilité qu’un ou plusieurs appareils participant à une
opération ne deviennent dangereux à piloter en cours d’opération. Le plan
tactique doit donc prévoir et ajouter d’autres appareils et inclure une priorité de
chargement.
c. Soutien logistique. Les hélicoptères consomment une assez grande quantité de
carburant et doivent pouvoir se ravitailler en carburant, munitions et autre
matériel dans des sites avancés pour pouvoir mener à bien les opérations
auxquelles ils participent. Il importe donc de tenir compte de ces exigences
logistiques dès le début de la mise en oeuvre de la procédure de combat.
d. Obscurité. Les opérations de nuit présentent de nombreux avantages tactiques.
Cependant, l’obscurité exige une planification avant mission plus détaillée et
impose certaines limites opérationnelles, qui peuvent obliger les hélicoptère à
voler à des altitudes légèrement plus élevées, à suivre des trajectoires de vol plus
simples et à voler à vitesse réduite. La distance séparant les appareils et le choix
des sites d’atterrissage exige une plus grande attention. Les progrès réalisés dans
le domaine des appareils de vision nocturne, de l’illumination voilée, du matériel
et de l’instrumentation de navigation atténuent progressivement les différences
entre les opérations aériennes diurnes et nocturnes.
e. Charge utile. Les hélicoptères consomment une forte proportion de leur puissance
utilisable lors des manoeuvres de décollage et d’atterrissage à la verticale. La
charge utile des hélicoptères est, par conséquent, beaucoup moins importante que
celle d’aéronefs à voilure fixe munis de groupes moteurs comparables. De plus,
les températures ambiantes élevées et les hautes altitudes d’exploitation lors du
décollage et de l’atterrissage ont un effet négatif sur la charge utile des
hélicoptères.
B-GA-440-000/AF-000 9
f. Sécurité. Les unités d’hélicoptères doivent être stationnées dans un endroit qui
leur assure une protection maximale. Leur camouflage est compliqué par leur
manque de mobilité au sol, l’incapacité de se poser sur un terrain accidenté ou
irrégulier et le temps nécessaire pour camoufler le matériel fragile.
g. Vulnérabilité. En dépit des progrès en matière de performance des aéronefs,
d’instrumentation, de navigation et d’équipement de protection, les hélicoptères
tactiques demeurent extrêmement vulnérables face à la plupart des systèmes
d’armes. Les armes légères demeurent très efficaces contre les hélicoptères. Les
stratégies d’utilisation de l’aviation tactique au cours d’opérations doivent être
établies en fonction de la performance des aéronefs, de l’équipement défensif, du
terrain et des capacités de défense aérienne de l’ennemi. Il faut également tenir
compte du camouflage, de l’emplacement et de la protection des ressources
d’aviation déployées.
h. Conditions atmosphériques. Les hélicoptères peuvent voler dans des conditions
de visibilité plus faible et sous une couverture nuageuse beaucoup plus basse que
les aéronefs à voilure fixe. Dans des conditions de gel, la capacité de vol de la
plupart des hélicoptères est limitée ou nulle. Dans une moindre mesure, les
opérations peuvent être restreintes dans des conditions de chute de neige. Des
vents de surface forts peuvent rendre le démarrage et l’arrêt des pales du rotor
dangereux et nécessiter le report des opérations aériennes jusqu’à ce que les
conditions atmosphériques s’améliorent. Ce sont les conditions atmosphériques
qui sont encore la principale cause de retard des missions planifiées.
SECTION 8
PRINCIPES D’UTILISATION DES HÉLICOPTÈRES TACTIQUES
16. Pour que l’utilisation des hélicoptères tactiques au cours d’opérations militaires soit une
réussite, il faut tirer profit de leurs avantages, minimiser les effets de leurs limites et respecter les
principes fondamentaux. Les commandants de tous les niveaux doivent planifier
minutieusement leurs opérations en tenant compte de tous ces facteurs.
17. L’expérience a montré que, pour utiliser efficacement la puissance aérienne, certains
principes fondamentaux devaient être respectés. Ces principes, expliqués plus en détail dans la
publication BGA-400, peuvent tous être appliqués directement à l’utilisation des hélicoptères
tactiques à l’appui des forces terrestres :
a. Commandement et contrôle centralisés. Le commandement et le contrôle
centralisés permettent l’intégration des efforts et l’utilisation des forces aériennes
de manière à ce qu’elles répondent aux priorités opérationnelles reconnues. Ils
permettent également de réorienter rapidement les manoeuvres aériennes afin de
profiter des occasions qui se présentent, de répondre aux exigences changeantes
de la situation opérationnelle et de se concentrer à l’endroit et au moment
critiques afin de parvenir à un résultat décisif. Le commandement et le contrôle
centralisés sont indispensables à la mise en place d’une action unifiée de la
puissance aérienne. Il permet d’éviter que les forces aériennes ne soient séparées,
B-GA-440-000/AF-000 10
ce qui nuit à la souplesse et à la concentration des forces. Le commandement et le
contrôle centralisés permettent de plus de s’assurer que les forces aériennes sont
coordonnées et utilisées contre des objectifs utiles. Le commandement doit être
exercé au niveau utile le plus élevé; toutefois, il faut prendre garde de ne pas
attribuer le commandement à un niveau trop élevé afin de ne pas nuire à la
souplesse et entraîner d’autres inefficacités.
b. Exécution décentralisée. Aucun commandant ne peut assumer seul la direction de
toutes les actions individuelles d’un grand nombre d’unités aériennes ou
d’appareils. Il est donc essentiel de décentraliser l’exécution en déléguant
l’autorité appropriée pour l’exécution de missions et de tâches. L’exécution
décentralisée permet aux commandants subalternes de faire preuve de jugement et
d’esprit d’initiative à l’intérieur du cadre général d’emploi établi par leurs
supérieurs. 18. Plusieurs autres principes portent plus particulièrement sur l’utilisation des hélicoptères
tactiques :
a. Articulation en fonction d’une demande constante d’appui. Les demandes
constantes ou occasionnelles d’appui permettent de déterminer le niveau des
unités d’aviation tactique au sein des formations terrestres. Les formations les
plus élevées exercent habituellement une pression vers le bas sur les niveaux
inférieurs lorsque les demandes peuvent être prévues d’avance. S’il n’est pas
fourni automatiquement, les formations inférieures demandent l’appui nécessaire.
Ce principe s’applique à tous les appuis spécialisés à la disposition des forces
terrestres. L’escadrille d’hélicoptères est habituellement l’élément le plus petit
que l’on retrouve de façon régulière dans les ordres d’opération du Canada. Les
unités qui ont des demandes imprévues diverses peuvent se voir allouer de plus
petites articulations d’aéronefs pour appuyer des tâches précises. Bien qu’un
aéronef isolé puisse être affecté à des activités d’appui de tâches non tactiques,
l’articulation tactique la plus petite demeure la section de deux aéronefs.
b. Entraînement interarmées et utilisation d’IPO. L’entraînement interarmées et les
instructions permanentes d’opération (IPO) sont des éléments essentiels des
opérations héliportées. Pour être efficaces, les unités héliportées et les unités
terrestres doivent être parfaitement entraînées et avoir confiance en les capacités
et procédures de chacune.
c. Planification opportune. Les commandants des unités d’hélicoptères tactiques
doivent prendre part au processus de planification des opérations des forces
terrestres. La liaison doit être établie et assurée par la formation/l’unité appuyée
tout au long des opérations.
11 B-GA-440-000/AF-000
CHAPITRE 2
OPÉRATIONS
SECTION 1
TÂCHES DES HÉLICOPTÈRES TACTIQUES
TÂCHES
· Reconnaissance et surveillance
· Conduite et contrôle du tir
· Appui feu
· Aérotransport de combat/Transport
tactique
· Transport logistique
· Soutien aux communications
1. Les tâches suivantes, isolées ou combinées de
différentes manières et à différents degrés de complexité,
constituent la base de toutes les missions des hélicoptères
tactiques :
a. Reconnaissance et surveillance. La reconnaissance
consiste à rechercher activement des renseignements sur le
personnel, les installations et l’équipement de l’ennemi, ainsi
que sur les caractéristiques météorologiques, hydrographiques
et géographiques d’une zone en particulier. Des moyens
visuels, électro-optiques et photographiques permettent de
détecter, d’identifier, de suivre les mouvements, les forces et les
intentions possibles de l’ennemi et d’en rendre compte. La
surveillance consiste en une observation systématique et
continue d'une zone donnée. Ces deux tâches peuvent aussi
consister à empêcher l’ennemi de recueillir des renseignements
qui pourraient lui être utiles. L’armement accroît la capacité
d’effectuer des opérations de reconnaissance et de surveillance.
B-GA-440-000/AF-000 12
b. Conduite et contrôle du tir. Le réglage en vol
des feux de l’artillerie, des mortiers, des navires,
des hélicoptères d’attaque ou des chasseurs
d’attaque au sol est soumis aux mêmes principes
que le réglage au sol. Les plates-formes en vol
offrent une plus grande mobilité et un champ de
vision beaucoup plus large, ce qui constitue une
aide précieuse pour mener à bien cette tâche.
c. Appui feu. Les hélicoptères en mesure
d’accomplir des tâches d’appui feu
comprennent ceux sur lesquels sont montés des
ensembles d’armement, qu’on appelle
hélicoptères antiblindés ou hélicoptères armés
(selon le type de système d’armes), et les
hélicoptères conçus spécialement pour le
combat, qu’on appelle hélicoptères d’attaque.
Munis de l’armement approprié, les
hélicoptères peuvent fournir de la puissance de
feu à peu près à n’importe quel endroit du
champ de bataille où le besoin s’en fait sentir.
Comme les obstacles naturels leur créent très
peu d’ennui, ils ont moins de problèmes de
portée optique et peuvent utiliser régulièrement
leur armes à la portée maximale de tir. Ils
permettent également d’exploiter les points
faibles des défenses ennemies pour en faire des
portes d’entrée ou de sortie pour les forces
aériennes.
B-GA-440-000/AF-000 13
d. Aérotransport de combat/Transport
tactique. Utilisation des hélicoptères pour
assurer le transport rapide des forces, du
ravitaillement et de l’équipement, dans toute la
zone des opérations pour le compte des
commandants. Le transport tactique ne signifie
pas en soi une participation directe au combat,
qui est par définition une opération aéromobile;
le transport tactique constitue l’un des aspects de
la mission de combat aéromobile.
e. Transport logistique . Ces opérations
visent le renfort du transport au sol, ou son
remplacement temporaire, en assurant le
transport aérien immédiat et efficace de
matériel de combat et d’autres produits
essentiels. Le matériel est remis directement à
l’utilisateur ou à des éléments logistiques
terrestres qui sont en mesure d’en assurer la
livraison et qui se trouvent près de la
destination finale.
f. Soutien aux communications. Les
communications sont essentielles au
commandement et au contrôle efficaces de toutes
les opérations. Les communications des forces
terrestres peuvent être limitées pour différentes
raisons. Les hélicoptères peuvent améliorer les
communications en servant de postes de
commandement aéroportés, en assurant la
rediffusion ou les relais radiophoniques et en
acheminant du matériel opérationnel d’importance.
Les tâches de soutien aux communications peuvent
également comprendre toute activité qui peut être
exécutée par du personnel de signalisation se
trouvant sur une plate-forme d’hélicoptère.
14 B-GA-440-000/AF-000
SECTION 2
MISSIONS DES HÉLICOPTÈRES TACTIQUES
2. Les tâches communes énumérées ci-dessous se combinent de différentes façons pour former
des missions très diversifiées convenant au conflit en jeu. Lors des opérations militaires aériennes
traditionnelles, le combat, l’appui au combat et les missions de soutien au combat sont les trois
catégories de missions habituelles. L'un des facteurs déterminants de ces catégories est l’importance
du risque associé à la conduite de chaque mission. La quatrième catégorie, soit celle des opérations
hors guerre, est un fourre-tout pour une vaste gamme de missions menées en dehors d'un contexte de
guerre. Ces opérations peuvent comprendre des missions des catégories de combat, l’appui au
combat et les missions de soutien au combat.
MISSIONS DES HÉLICOPTÈRES TACTIQUES
COMBAT APPUI AU
COMBAT
SOUTIEN AU COMBAT Opérations autres que la
Guerre
Opérations
aéromobiles
Évacuation des
victimes
Évacuation sanitaire
aérienne
Aide au pouvoir civil
Opérations de lutte
antiblindés/d’attaque
Commandement et
liaison
Transport logistique Opérations antidrogues
Conduite et contrôle
du tir
Transport tactique Antiterrorisme
Reconnaissance et
surveillance
Aide humanitaire
Opérations spéciales Opérations de paix
OPÉRATIONS DE COMBAT
3. Les missions de combat sont celles qui ont pour but d'attaquer l'ennemi d'une façon ou d'une
autre. Parmi les missions de combat types pour les hélicoptères, on retrouve :
a. Opérations aéromobiles. L'OTAN définit les
missions aéromobiles comme des « Opérations dans
lesquelles des unités combattantes et leur équipement
effectuent un mouvement en aéronef sur le champ de
bataille pour être engagées dans un combat terrestre ». La
mission aéromobile est normalement exécutée par des
unités organisées de façon spécifique en fonction des
tâches, ou par des unités composites, munies
d'hélicoptères armés ou d'attaque faisant partie intégrante
de la force d'attaque principale. « Aéromobilité » et
«assaut aérien » sont les termes utilisés respectivement
par l'OTAN et les États-Unis pour ce type de mission de
combat. Les opérations aéromobiles font habituellement
appel aux six tâches des hélicoptères tactiques.
B-GA-440-000/AF-000
15
b. Opérations de lutte
antiblindés / d’attaque. L'objectif
premier de la mission d'attaque
est de détruire les forces
terrestres de l'ennemi par le biais
de tirs directs. La reconnaissance
et l’appui-feu sont les principales
composantes de cette mission.
c. Conduite et contrôle du tir. Ces missions visent à diriger toutes
les formes de tir, direct et indirect, vers les cibles terrestres (mortier,
artillerie de campage et navale, hélicoptères armés et chasseurs). Les
tâches de reconnaissance et de communication se combinent pour
former cette mission.
d. Reconnaissance et surveillance. Typiquement, ces opérations font appel à l'observation
par des moyens visuels et électroniques afin d'obtenir ou de réfuter de l'information. Les
progrès technologiques en matière de systèmes optiques et électro-optiques permettent de
mener ces missions autant de jour que de nuit et ce, pratiquement dans toutes les conditions.
Les missions de contre-reconnaisance et de securité font habituellement partie de cette
catégorie. La reconnaissance et l’appui-feu se combinent pour ces missions.
B-GA-440-000/AF-000
16
e. Opérations spéciales. On désigne par
ce terme les opérations qui ne s'inscrivent pas
naturellement dans les autres catégories, mais
qui, par leur nature, comportent un haut
niveau de risque. La reconnaissance en
profondeur, les raids, la mise en place et le
retrait de membres des Forces spéciales, la
collecte de renseignement spécial, les
opérations de recherche et de sauvetage au
combat, ainsi que les opérations
psychologiques sont quelques-unes des
activités faisant partie de ce type de missions.
Les hélicoptères utilisés pour ces missions
sont habituellement équipés de systèmes et
d'armement à la fine pointe de la technologie
et leurs équipages sont spécialement
entraînées pour ce genre de mission. Les
opérations spéciales peuvent comprendre
toutes les tâches d'aviation tactique de base.
OPÉRATIONS D’APPUI AU COMBAT
4. Les missions d’appui au combat sont celles qui offrent un soutien opérationnel et le maintien
en puissance des troupes au combat. Ces missions comprennent, sans toutefois s’y limiter:
a. Evacuation des victimes. Retirer les
victimes de la zone de combat immédiate aussi
rapidement que possible est une mission de la
plus haute importance. Des postes de
rassemblement des blessés (PRB) sont
habituellement établis dans la zone arrière de
chaque bataillon. Les militaires grièvement
blessés sont transportés par voie aérienne
directement du PRB de leur bataillon; les blessés
moins graves seront, quant à eux, habituellement
transportés par voie terrestre à moins qu'il n'y ait
des places libres dans les aéronefs. Les unités
d’aviation affectées spécifiquement à l'évacuation
sanitaire sont rares. Normalement, ce sont les
aéronefs destinés au transport des troupes qui se
chargent de cette mission.
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b. Le commandement et la liaison. L'objectif premier de cette mission est d'aider les
commandants de tous les niveaux dans leur procédure de combat. Les hélicoptères
peuvent aussi faciliter la liaison entre les unités lorsque les lignes de communication
sont étendues, ou entre des forces alliées. La vitesse, la souplesse et les capacités de
communication de l'aviation tactique contribuent au succès de ces missions. La
reconnaissance et le soutien aux communications sont les principales composantes de
cette mission.
c. Le transport tactique. Les opérations de transport tactique sous-tendent le
déplacement de troupes, d'équipement et d'approvisionnement de combat aux zones
d'importance tactique pour les opérations en cours ou à venir. La menace associée au
fait de mener des opérations héliportées dans ces zones exige une planification de
mission tactique, un breffage détaillé et des profils de vol tactique.
OPÉRATIONS DE SOUTIEN AU COMBAT (SC)
5. Ces missions ont pour objectif le maintien en puissance des opérations. Elles ont
habituellement lieu dans un environnement à faible risque et consistent surtout en transport non
tactique de personnel et d'approvisionnements.
6. Des opérations SC bien organisées transportent les approvisionnements de combat à l’avant
et les victimes à l’arrière.
OPÉRATIONS AUTRES QUE LA GUERRE (OAG)
7. Il y a plusieurs types de missions qui ne s'inscrivent pas dans le contexte traditionnel de
guerre où l'aviation tactique entre souvent en jeu. En général, les principes des unités aériennes
utilisées au cours des opérations de combat s'appliquent ici aussi. Les commandants d'unités doivent
assurer la sécurité de leur personnel et de leur équipement en tout temps, puisque le caractère non
hostile de certaines missions n'est pas nécessairement perçu de la même façon par toutes les factions
en cause. La capacité de passer rapidement d'une situation de paix et à une situation de combat doit
être maintenue en tout temps. Les opérations autres que la guerre comprennent :
a. L'aide au pouvoir civil. La Loi sur la défense nationale décrit la procédure à suivre
lorsque des autorités civiles ressentent le besoin d'une aide militaire. Ces demandes
sont déposées par les procureurs généraux provinciaux directement auprès de l’état-
major du Chef d’état-major de la Défense qui détermine la nature de l’intervention
militaire. Les forces militaires qui interviennent sont toujours subordonnées aux
autorités civiles en place.
b. Les opérations antidrogues. Toute opération antidrogue menée par la Force aérienne
canadienne doit être coordonnée avec les autorités policières civiles ayant un pouvoir
juridictionnel. En général, ce sera la GRC. Le soutien à ces opérations peut aussi se
traduire par le prêt ou le transfert d'équipement ou toute autre aide demandée. Le
soutien aérien peut entrer en jeu à toute phase de l'opération.
c. Les opérations antiterroristes. Ces opérations peuvent nécessiter le recours à
l'aviation dans le cadre de toutes les mesures visant à prévenir ou à empêcher une
attaque terroriste ou à y réagir.
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d. L'aide humanitaire et le secours aux sinistrés. Ces
opérations offrent le secours d'urgence demandé par les
autorités locales ou étrangères pour aider les victimes
d'une catastrophe naturelle ou causée par l’homme. La
capacité de l'aviation de se déployer rapidement et de
travailler dans des environnements austères en font l'outil
idéal pour soutenir une vaste gamme d'opérations d'aide
humanitaire et de secours aux sinistrés.
e. La construction nationale / l'aide aux pays émergents. Ces
opérations sont menées dans le cadre d'un effort visant à soutenir
ceux de la nation hôte à promouvoir son développement. Ces
opérations sont habituellement réalisées par le biais de l'éducation,
de la formation et du développement de compétences essentielles,
de même que par la mise en place d'une infrastructure.
f. Les opérations de paix. Ces opérations sont menées pour
soutenir les initiatives diplomatiques visant à rétablir la paix entre
des factions hostiles. Elles ont pour but de maintenir la paix dans
des régions où les conflits sont possibles. Le consentement de
toutes les parties en cause dans le litige est obligatoire. Ces
opérations se caractérisent par des situations ambiguës qui
requièrent que les soldats traitent avec des factions hostiles, et
possiblement violentes, sans prendre part au conflit ou faire
preuve de favoritisme. L’imposition de la paix suppose le recours
à la menace, ou à la force au besoin, pour obliger les factions
hostiles à cesser leurs activités violentes. En raison de la nature
explosive de ces opérations, les unités aériennes qui y participent
doivent avoir une connaissance accrue des mesures et des
procédures de protection de la force.
g. Les opérations de recherche et de
sauvetage. Bien que les unités d'hélicoptères
tactiques ne soient pas spécifiquement
entraînées pour les missions de recherche et
de sauvetage, elles peuvent être appelées à
rechercher et à secourir des militaires en
détresse. Bien que les unités spécialement
vouées à ces opérations en assurent la
majeure partie au Canada, leur rareté et la
distance entre leurs bases font que les
hélicoptères tactiques interviennent parfois en
premier par défaut.
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SECTION 3
ORGANISATION DU COMBAT
8. Les hélicoptères tactiques sont utilisés à tous les niveaux dans l'armée, dans la force aérienne
et lors des opérations interarmées. Il est important de comprendre la nature variée de ces opérations.
9. Lorsque les hélicoptères tactiques sont affectés directement par les forces aériennes à l’appui
d’opérations interarmées, ils font partie de l'ensemble de l’élément aérien de cette force conjointe. La
nature des opérations de l’élément aérien est détaillée dans le manuel doctrinal du commandement
aérien, “Surgir du Soleil”.
10. L'armée de terre canadienne reçoit le soutien d'hélicoptères tactiques de la force aérienne.
Habituellement, l'affectation d'hélicoptères tactiques à un commandant terrestre donne le
commandement ou le contrôle opérationnel de ces ressources. Ces relations de commandement et de
contrôle permettent au commandant bénéficiaire d’affecter efficacement les aéronefs à des tâches
sans préavis associées aux opérations dans des zones plutôt restreintes. Cette forme d'exécution
décentralisée est surtout importante lorsque les systèmes C2 sont perdus ou endommagés par
l'ennemi ou par les conditions ambiantes.
11. Au sein d'une armée entièrement déployée constituée de divers corps, les ressources
aériennes se retrouvent à partir du niveau du QG de l'armée (échelons superviseurs au corps d’armée
ou ESCA) jusqu'aux brigades indépendantes. Les éléments les plus spécialisés, comme les aéronefs
des Forces spéciales, de guerre électronique et de transport lourd, seront affectés aux plus hauts
échelons de commandement afin d'être en mesure de répondre aux demandes au niveau opérationnel.
12. Un corps d'armée est la principale formation de combat et a des fonctions tactiques et de
soutien au combat. Un corps est constitué d'un certain nombre de divisions et d'autres éléments
tactiques spécialisés, y compris l'aviation tactique. Habituellement, des ressources aériennes sont
gardés au niveau des corps afin d'exécuter des missions spécifiques aux corps. Les Forces spéciales,
plus particulièrement, sont rarement regroupées sous l'échelon des corps.
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Figure 2-1: Articulation du champ de bataille de l'aviation tactique (Extrait du doc. FM-100)
13. Au sein d’un corps, les divisions sont structurées selon leur rôle. Tout comme les corps,
chaque division a des fonctions tactiques et de soutien au combat. Chaque division est composée
d'un certain nombre de brigades et d'éléments spécialisés de soutien. La division est habituellement
le plus bas échelon auquel l'aviation est affectée en permanence.
14. Une escadre d'aviation tactique formée d’escadrons d’hélicoptères de reconnaissance,
d’attaque et polyvalents soutient habituellement la division.
15. Une brigade est équipée selon le rôle qu'elle a à accomplir et regroupe des unités de combat
fournissant un appui au combat et un soutien au combat intégrés limités. Les brigades au sein d'une
division reçoivent normalement leur soutien aérien des ressources de la division.
16. Le groupe-brigade contient une combinaison d'éléments de combat, d’appui au combat et de
soutien au combat lui permettant de mener des opérations indépendantes. Par conséquent, un groupebrigade déployé lors d'opérations a droit à des ressources héliportées qui lui sont vouées. Les autres
organismes indépendants ont habituellement leur propre aviation incorporée.
17. Un escadron d'hélicoptères tactiques fait partie intégrante du groupe-brigade indépendant
lors d’opérations. Idéalement, l'escadron sera équipé de façon à être en mesure d'effectuer de la
reconnaissance, mobilité et d'offrir un support de feu à la formation. Un escadron indépendant est
constitué de16 à 24 aéronefs, de personnel assurant l'entretien, et le soutien logistique et
administratif, de même que d'éléments de commandement et de contrôle. Il peut se déplacer de façon
indépendante, et se défendre à l'intérieur d'une structure de brigade déployée.
RÔLES ET FONCTIONS – CHAMP DE BATAILLE
CHAMP DE BATAILLE DE L'AVIATION DE L'ARMÉÉ DE TERRE
RÔLES ET FONCTIONS-CHAMP DE BATTAILLE
COMBAT
Attache Appui-Feu
Reconnaissance Missle de théatre
Sécurité Opérations spéciales
Assaut Aérien
APPUI AU COMBAT
Commandement et Contrôle Guerre Électronique
Mouvement par Voie Arienne Recherche et sauvetage
Guerre Des Mines Aériennes Services de la circulation aérienne
SOUTIEN AU COMBAT
Transport Aérien
Évacuation Sanitaire (EVASAN)
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18. Une escadrille d'hélicoptères tactiques consiste en un groupe pouvant compter jusqu'à huit
aéronefs et d'un élément de commandement et de contrôle. Elle peut en plus inclure un détachement
de ravitaillement en carburant et d'entretien. Elle n'est pas en mesure de se défendre lorsqu'elle est
déployée, et comptera sur l'unité soutenue pour la défense sol-air. L'unité supportée offrira
habituellement le soutien logistique à l’escadrille.
SECTION 4
OPÉRATIONS OFFENSIVES
19. Il existe trois principales opérations de guerre : offensive, défensive et manoeuvre
retardatrice. Ces trois opérations sont réalisées en contact avec l’ennemi et peuvent être effectuées
simultanément par différentes unités d’une force ou l’une à la suite de l’autre par la force en entier.
Des phases de transition, qui permettent de passer d’une opération à une autre, qui assurent
l’enchaînement des opérations et au cours desquelles la force rompt le contact ou cherche à le
rétablir, lient les différentes opérations.
20. Les forces terrestres agissent rarement seules et travaillent avec les autres éléments, en
particulier avec les forces aériennes. Les commandants doivent arriver à unifier les forces terrestres
et aériennes de façon efficace. La puissance aérienne est essentielle au succès de toutes les
opérations terrestres et les commandants de formation et leur personnel doivent avoir les
connaissances requises pour combiner et coordonner les activités des forces aériennes et terrestres à
chaque étape des opérations. Les plans tactiques terrestres doivent respecter les conditions aériennes.
Dans la majorité des cas, la supériorité aérienne est une des conditions préalables aux opérations
terrestres.
OFFENSIVE
21. L’offensive est l’opération décisive de la guerre. Elle vise à neutraliser l’ennemi par
l’utilisation de la violence ciblée sur l’ensemble de ses forces. Les manoeuvres en profondeur
constituent une menace durable et importante à laquelle l’ennemi doit répondre. L’ennemi est forcé
à réagir et ne peut alors attaquer.
22. Les dommages matériels à l’ennemi ne sont qu’un moyen de réussir et ne sont pas un but en
soi. Il faut paralyser l’ennemi et créer de la confusion en détruisant la cohésion de sa défense en
fragmentant et en isolant sa puissance de combat. L’effet de surprise et la concentration des forces
permettent de prendre l’initiative, de conserver l’élan et d’empêcher l’ennemi de se ressaisir.
L’ennemi ne peut alors résister.
23. Au cours de l’offensive, les hélicoptères peuvent fournir au commandant de la force terrestre
une puissance de feu et de manoeuvre des plus efficaces et permettre des interventions rapides dans
des situations imprévues. La flexibilité, la mobilité et la puissance de feu de l’aviation tactique
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22
permettent de conserver l’élan dans toutes les opérations offensives; l’aviation est un important
multiplicateur de force.
24. L’hélicoptère d’attaque avec sa puissance de feu directe des plus précises constitue un moyen
efficace pour attaquer la défense, les forces de deuxième échelon et les forces en désengagement de
l’ennemi. Il peut aussi fournir l’appui-feu direct aux troupes assaillantes. Les hélicoptères
polyvalents peuvent être utilisés pour les tâches aéromobiles et les évacuations aéromédicales et
peuvent rapidement déployer des armes et des troupes pour s’emparer de positions clés et les
conserver. Les hélicoptères de reconnaissance assurent la reconnaissance et la surveillance, dirigent
les avions d’attaque au sol, aident au réglage du tir d’artillerie, indiquent les cibles à d’autres
hélicoptères armés et peuvent servir pour toutes les opérations aéromobiles. Les hélicoptères de
transport complètent les efforts de maintien en puissance et sont des éléments clés au cours des
opérations aéromobiles.
OPERATIONS DÉFENSIVES
25. La défensive vise habituellement à faire échec à une menace ou à dissuader l’ennemi afin de
créer les conditions propices à l’offensive. L’offensive est essentielle au succès. La force de
défense ne doit pas se trouver dans une situation où elle ne peut que réagir aux mouvements de
l’ennemi, toutes les mesures doivent être prises pour prendre l’initiative. Dans certains cas, les
opérations défensives sont inévitables et parfois même souhaitables. L’objectif est alors de forcer
l’ennemi à prendre des mesures qui réduisent ses choix et sa puissance de frappe et qui l’exposent à
une contre-attaque décisive.
26. Il y a deux principaux types de défense : mobile et de zone. En situation de défense mobile,
la force de défense n’a généralement pas l’avantage du terrain et s’applique à mettre l’ennemi en
échec plutôt qu’à tenir la position. En situation de défense de zone, on exploite l’avantage du terrain
et vise à garder la position. La majorité des unités de la force de défense est déployée pour garder la
position par des positions de défense statique et de petites forces de réserve mobiles.
Figure 2-2 : L’aviation en défense de zone
Engagement area : zone d’engagement
27. La défense de larges étendues de front peut entraîner la création de couloirs entre les
positions défensive et sur les flancs. Comme un ennemi supérieur en nombre est susceptible de
Engagement
Area
DSA
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23
modifier rapidement son angle d’attaque, le commandant de défense doit prendre des décisions
immédiates sur l’utilisation des forces de réserve et sur la façon de repousser les attaques, tirer profit
des positions gagnées et arrêter l’ennemi ou contre-attaquer.
28. Avec leur puissance de feu et leur mobilité, les hélicoptères d’attaque fournissent aux
commandants des moyens efficaces pour contrer les percées de l’ennemi et causer des pertes de
personnel ennemi jusqu’à ce que des forces terrestres amies leur viennent en aide pour combattre
l’ennemi de façon efficace. Les hélicoptères polyvalents peuvent être utilisés pour réapprovisionner
les forces terrestres et évacuer les blessés et peuvent aussi servir à déplacer des détachements à
réaction rapide armées pour bloquer ou renforcer des positions menacées. Les hélicoptères de
reconnaissance fournissent des renseignements utiles en temps opportun et dirigent et surveillent le
tir d’autres unités. Les hélicoptères de transport sont principalement utilisés au cours de la
préparation de la défense mais peuvent servir à déplacer rapidement du personnel et des armes dans
la zone d’opérations au fur et à mesure que les intentions de l’ennemi deviennent claires.
MANOEUVRES RETARDATRICES
29. Les manoeuvres retardatrices visent à gagner du temps, même en perdant du terrain, à ralentir
l’élan de l’ennemi et à lui infliger le maximum de dommages sans que les détachements retardateurs
s’engagent de façon décisive. Les opérations retardatrices préparent la voie pour les opérations
défensives ou offensives à venir.
30. Les hélicoptères armés et de reconnaissance peuvent être d’une grande aide aux forces
terrestres responsables des opérations de surveillance et de protection alors que d’autres appareils
tactiques concentrent leurs efforts sur la préparation de la prochaine opération.
PHASES DE TRANSITION
31. Les phases de transition lient les trois principales opérations de guerre. Elles ne sont pas
décisives. Les périodes de transition comprennent la marche à l'ennemi, le combat de rencontre, la
jonction, le désengagement et la relève.
a. Marche à l’ennemi. Le commandant cherche à établir ou à rétablir le contact avec
l’ennemi dans des conditions favorables. La marche à l’ennemi diffère du combat de
rencontre puisque la recherche du contact est délibérée et non imprévue.
b. Combat de rencontre Combat entre deux forces en mouvement. Le combat de
rencontre entraîne souvent une attaque improvisée. Dans le cadre des opérations
offensives et défensives, le combat de rencontre marque souvent un moment de
transition puisque le résultat décidera de la nature des opérations subséquentes.
c. Jonction. Réunion de forces amies en territoire contrôlé par l’ennemi. Elle vise à
établir un contact entre deux unités ou formations amies ou plus.
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24
d. Désengagement. Opération au cours de laquelle une force se soustrait à l’ennemi.
Même si le désengagement des forces principales est prévu, des forces de surveillance
et de reconnaissance peuvent maintenir le contact.
e. Relève. La relève est le remplacement d’une force par une autre pour poursuivre des
combats. On compte trois types de relèves : la relève sur place, le passage des lignes vers
l’avant et le passage des lignes vers l’arrière.
SECTION 5
OPÉRATIONS EN PROFONDEUR, RAPPROCHÉES ET ARRIERE
32. Ces trois groupes d’activités étroitement liés caractérisent les activités militaires dans un
théâtre : opérations en profondeur, rapprochées et arrière. Ces opérations doivent être évaluées
ensemble et faire partie d’une même stratégie de combat. Elles doivent aussi être examinées selon
les niveaux de commandement. Il n’y a aucune transition distincte entre ces opérations. Leur
emplacement varie énormément selon la perspective du commandant en cause. Par exemple, une
brigade peut procéder à une opération rapprochée dans le cadre d’une opération en profondeur
menée au niveau du corps. Ces opérations sont réalisées simultanément.
33. Opérations en profondeur. Les
opérations en profondeur sont généralement
réalisées contre les forces ou les ressources de
l’ennemi qui ne sont pas engagées dans le
combat au contact. Au cours des opérations en
profondeur, les hélicoptères d’attaque peuvent
détruire des cibles de grande valeur ou attaquer
des groupes de blindés. Les unités d’assauts
aériens peuvent mener des opérations au-delà
de la LAFA (FLOT) pour capturer du terrain
vital. Les forces spéciales peuvent déposer et
aller chercher les équipes de reconnaissance en
profondeur et les unités de chasseurs. Les
opérations en profondeur demandent une
planification interarmées détaillée et
d’importants préparatifs sur le plan des
renseignements avant le combat (IPB). Dans
des conditions très dangereuses, les opérations
de pénétration profonde aériennes doivent être
appuyées par toutes les ressources disponibles,
en particulier la suppression de la défense
aérienne ennemie (SEAD) et la guerre
électronique (GE).
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25
34. Opérations rapprochées. Les forces
en contact immédiat avec l’ennemi, en situation
de défense ou d’offensive, participent à des
opérations rapprochées. Tous les types
d’hélicoptères appuient les opérations
rapprochées : les hélicoptères d’attaque sont en
superposition pour les luttes antiblindés; les
hélicoptères de reconnaissance fournissent une
alerte avancée et assurent la sécurité; les
aéronefs polyvalents et de transport servent à
l’évacuation sanitaire, au déplacement des
troupes et au ravitaillement.
35. Opérations en zone arrière. Les opérations en
zone arrière donnent une liberté d’action et permettent
d’assurer l’enchaînement des opérations, la logistique et
les fonctions de commandement. Elles visent
principalement à appuyer les opérations à proximité
immédiate et de pénétration profonde en cours, ainsi
qu’à préparer la force pour les opérations à venir. Les
forces aériennes peuvent participer à des opérations en
zone arrière en assurant la sécurité dans la zone arrière
(SZAr) sous le commandant en poste responsable de la
SZAr. La planification des imprévus et l’établissement
des relations de commandement et de contrôle sont
essentiels au succès des opérations en zone arrière. Les
forces aériennes doivent se préparer et s’entraîner avec
les forces responsables de la sécurité dans la zone
arrière, de façon que les compétences et limites de
chacun des participants soient clairement établies.
SECTION 6
EFFICACITÉ DE COMBAT DE L’AVIATION TACTIQUE
36. L’efficacité de combat et la surviabilité des forces de l’aviation tactique dépendent
directement de la disponibilité de l’équipement approprié, du développement et de la mise en
application de techniques et de procédures tactiques judicieuses, de l’instruction pertinente et
opportune et de la planification juste des commandants de tous niveaux.
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Tableau ci-dessus : Surviabilité tactique et distance de sécurité
Tactical Survivability
and Stand-Off
SA-6/11
2S6
AT-3
small arms
5 km 15 km 10 km 20 km
146401
1968
7.62mm
600 m
1980
T.O.W.
3750 m
1990
Hellfire
8000 m+
Surviabilité tactique et
distance de sécurité
Armes légères
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27
37. L’équipement. Les types d’équipement suivants sont considérés essentiels aux forces de
l’aviation tactique :
a. les systèmes permettant une reconnaissance, une surveillance et une acquisition
d’objectif à distance de sécurité;
b. les armes tirées à distance de sécurité; et
c. les systèmes de défense pour la guerre électronique adaptés à la menace.
38. Les tactiques, les techniques, et les procédures. L’accent doit être mis sur les aspects
suivants de l’élaboration judicieuse de tactiques :
a. le renseignement et l’interprétation de l’information;
b. la compréhension des capacités et des limites des forces amies et ennemies;
c. l’importance des techniques de vol tactique;
d. le contournement ou la suppression des systèmes d’armes ennemis;
e. la détection des aéronefs ennemis et les mesures subséquentes;
f. les théories et les techniques de tir et de déplacement;
g. la protection des communications;
h. la dissimulation, la dispersion et la protection de l’emplacement des unités.
39. Toutes les tactiques, les techniques, et les procédures dont une force fait usage doivent être
normalisées dans la mesure du possible. L’intégration du personnel de différentes unités, réuni pour
une mission commune, s’en trouvera ainsi grandement simplifiée.
40. L’instruction. En tant que mandat de base, la mission de l’unité d’aviation tactique doit
dicter le plan d’instruction. L’instruction en vue des opérations est la base de la préparation. Des
doctrines, des plans ou des tactiques pertinents, non plus que des systèmes d’armes efficaces ne
donneront les résultats escomptés lors d’opérations s’ils sont confiés à du personnel mal entraîné.
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41. À tous les niveaux, les commandants doivent mettre l’accent sur les aspects de l’instruction
qui sont à la fois réalistes et significatifs, à un niveau qui correspond au degré de préparation requis.
Des priorités doivent être établies en fonction du rôle que doit jouer l’escadron, car l’instruction peut
parfois entrer en conflit avec les nombreuses exigences et activités rencontrées quotidiennement en
garnison qui ne sont pas liées aux opérations.
42. L’habileté à exploiter un hélicoptère repose sur des connaissances et des compétences
particulières. La mission de l’escadron permet de délimiter les aspects sur lesquels l’instruction doit
insister pour que la plus grande compétence possible soit obtenue. Il faut se rappeler que les
hélicoptères tactiques sont des engins de guerre et que le vol n’est pas une fin en soi, mais un moyen
d’effectuer diverses tâches de combat.
43. L’issue du combat repose sur la connaissance des opérations des forces terrestres, des forces
aériennes et de l’aviation tactique. L’instruction, l’expérience et des cours pertinents permettent
d’acquérir ou d’approfondir ces connaissances.
44. Il faut atteindre un équilibre entre le besoin d’acquérir des compétences de vol et le besoin
d’acquérir des connaissances liées aux techniques, aux tactiques et aux procédures opérationnelles.
Bon nombre des missions menées par les hélicoptères en temps de paix n’ont qu’une application
limitée au combat. Il faut également tenter de satisfaire à la fois aux besoins des utilisateurs en
temps de paix et à la nécessité d’améliorer le plus possible les moyens des unités pour qu’elles
puissent s’acquitter de leurs tâches principales.
45. Les commandants à tous les niveaux peuvent modifier l’équilibre entre les aspects
mécaniques et tactiques relatifs à l’exploitation d’un hélicoptère et ils influencent la résolution des
conflits entre l’instruction tactique et non tactique. Le pilote d’aviation tactique doit savoir non
seulement comment bien piloter son appareil, mais aussi, en tant que membre d’une arme de
manoeuvre, faire preuve de jugement tactique dans toute la gamme de conflits. L’aviateur tactique
passe rapidement d’une situation tactique à une autre, et doit souvent appuyer plusieurs
commandants dans différentes circonstances. Il doit donc connaître parfaitement l’organisation et le
mode opératoire des autres armes.
46. L’aptitude à évaluer une situation tactique et à choisir un plan d’action s’acquiert et se
perfectionne par l’instruction individuelle, par l’instruction de l’unité et par l’instruction collective.
Les commandants de l’aviation tactique, à quelque niveau que ce soit, doivent veiller à ce que la
capacité opérationnelle soit à la hauteur de la compétence en matière de pilotage.
47. L’instruction opérationnelle initiale doit être confiée aux instructeurs d’expérience des unités
d’instruction opérationnelle (UIO). Les UIO permettent de centraliser le contrôle des ressources
d’instruction, rares et coûteuses, et d’assurer la normalisation de l’instruction.
48. Comme l’activité aérienne est limitée par des contraintes financières et de maintenance, il
faut en faire bon usage. Généralement, un escadron divise son temps de vol pour répondre aux
tâches assignées et pour son usage général. Il s’agit d’arriver à un équilibre entre les deux et, lorsque
cela est possible, les combiner afin de tirer le maximum de toutes les possibilités d’instruction.
Chaque vol doit tenter de tirer le potentiel maximum d’instruction opérationnelle.
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49. La planification. Le plan d’appui aérien s’établit en même temps que le plan de la
formation appuyée. Les commandants d’aviation tactique doivent prévoir les conséquences des
opérations planifiées et être prêts à donner des conseils sur l’utilisation de l’aviation tactique. Les
commandants qui bénéficient de l’appui de l’aviation tactique doivent être informés des possibilités
et des limites de l’aviation tactique dans chaque scénario particulier.
50. Une liaison efficace avec l’unité soutenue et son commandant doit être établie et maintenue
tout au long de la durée des opérations. Le personnel de tous niveaux des postes de commandement
de l’aviation tactique doit avoir une bonne connaissance des procédures de combat et du processus
de planification opérationnelle. Au cours des opérations, il est nécessaire que les formations, les
unités et les sous-unités de l’aviation disposent de temps pour faire une planification attentive. Les
caractéristiques opérationnelles de l’aviation tactique exigent que les commandants et le personnel
participant à la planification aient en leur possession les renseignements les plus précis et les plus
récents pour tout ce qui touche leurs opérations.
51. Au cours des opérations, les commandants de l’aviation mettent en pratique la flexibilité et la
capacité de riposte de leurs effectifs en modifiant l’objet sur lequel ils se concentrent, en ajustant
leur forces, et en passant rapidement et efficacement d’une mission à une autre, afin de répondre aux
besoins du commandant appuyé ou pour prévoir ceux-ci. L’aviation tactique ne peut répondre
promptement aux besoins du commandant terrestre que si les commandants sont continuellement
informés de la situation opérationnelle et anticiper les besoins en aviation tactique des formations
appuyées.
52. L’utilisation efficace des ressources de l’aviation tactique découle de priorités clairement
établies par le commandant appuyé, selon les conseils des divers commandants en appui. Des
priorités clairement établies permettent aux commandants de l’aviation tactique de tirer le meilleur
parti possible de leurs ressources. Les ressources de l’aviation tactique sont affectées au plus haut
niveau pratique, puis regroupées au niveau qui requiert l’appui constant de l’aviation tactique. Ce
système qui constitue le système le plus flexible, efficace et apte à intervenir rapidement à l’égard de
tous les éléments concernés.
53. En résumé, le succès des missions confiées à l’aviation tactique dépend :
a. de la prévision des tâches;
b. de l’information sur l’état des opérations en cours;
c. de la mise à jour des tableaux de situation des aéronefs et des équipages;
d. de la rigueur des briefings et debriefings du personnel;
e. du maintien d’une liaison opportune avec les unités appuyées;
f. de la pertinence de l’emplacement occupé;
g. de l’élaboration d’un plan de SC efficace.
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CHAPITRE 3
COMMANDEMENT ET CONTRÔLE
SECTION 1
GÉNÉRALITÉS
1. L’autorité d’un commandant sur les forces affectées à une mission repose sur le
commandement et sur le contrôle. Le commandant exerce ce commandement et ce contrôle en
combinant le personnel, l’équipement et les services de communication. La fiabilité des
communications, ainsi que la précision et l’à-propos des renseignements favorisent le
commandement et le contrôle efficaces des forces affectées.
2. Le commandement et le contrôle des ressources d’aviation s’appuient sur les principes
fondamentaux de la puissance aérienne : commandement centralisé et exécution décentralisée. Les
commandants des unités d’aviation tactique sont investis de l’autorité nécessaire pour diriger,
coordonner et contrôler les ressources qui leur sont affectées. L’autorité du commandant, conférée
par la loi et les règlements (Loi sur la défense nationale), est assortie de responsabilités qui ne
peuvent être déléguées. Le commandant est le seul responsable du succès ou de l’échec de son
commandement.
3. Le commandant d’aviation tactique doit conseiller le commandant de la force terrestre qu’il
appuie. Il doit donc se trouver à l’endroit le plus favorable pour communiquer avec le commandant
appuyé durant les périodes cruciales de la procédure de combat, tandis que ses ressources sont
réparties de manière à appuyer au mieux les opérations en cours. C’est à chacun des commandants
de décider du temps qu’il doit passer à son propre poste de commandement et du temps qu’il doit
passer à celui de la formation ou de l’unité appuyée. Dans son choix d’emplacement, le commandant
doit tenir compte de différents facteurs, notamment le type d’opération, le rythme, la fiabilité des
communications, le besoin d’y être en personne, ainsi que les contraintes de temps et d’espace.
B-GA-440-000/AF-000
31
4. Le rôle du commandant d’aviation tactique peut se définir d’après les diverses fonctions à
exercer. Ses fonctions précises varient selon le niveau de commandement et les forces dont il
dispose. Les fonctions critiques du commandant comprennent notamment ce qui suit :
a. conseiller le commandant appuyé;
b. répartir les ressources;
c. assigner les missions et les tâches;
d. élaborer le concept des opérations et les plans de base;
e. diriger les forces;
f. motiver les subalternes;
g. entretenir les forces affectées;
h. comprendre la situation et prévoir les besoins ultérieurs.
SECTION 2
ARTICULATION DES RESSOURCES D’AVIATION
5. Les ressources d’aviation sont généralement regroupées par escadrons et sont centralisées au
niveau où un soutien continuel de cette nature est exigé. L’articulation des ressources d’aviation
tactique doit être décidée à une étape initiale, les responsabilités respectives des commandants
d’aviation tactique et des commandants des forces terrestres en matière de commandement et de
contrôle doivent être clairement définies.
6. L’affectation de ressources d’aviation tactique à un commandant des forces terrestres peut lui
donner le pouvoir ou la responsabilité de :
a. s’occuper de l’administration et de la logistique;
b. confier des tâches à l’unité ou aux sous-unités;
c. déléguer le contrôle à des commandants subalternes;
d. déplacer l’unité.
7. Les commandants d’aviation tactique sont toujours responsables des aspects particuliers à
l’aviation tactique que voici, peu importe les mesures de commandement et de contrôle en vigueur :
a. politique d’entretien des aéronefs;
b. instruction de l’équipage;
c. sécurité des vols;
d. procédures de vol opérationnel.
B-GA-440-000/AF-000
32
8. Les termes appui continu et appui occasionnel permettent de déterminer le niveau
d’affectation des unités d’aviation tactique à l’intérieur des formations terrestres. Les formations
supérieures devraient généralement affecter les ressources d’aviation aux niveaux inférieurs lorsque
la nécessité de ces ressources est prévisible. Si elles n’obtiennent pas de la sorte ce soutien, les
formations inférieures doivent en faire la demande. Ce principe s’applique à toutes les formes de
soutien spécialisé dont dispose l’armée.
9. Pour juger de la nécessité de procéder à de nouvelles articulations des ressources, il faut tenir
compte de leurs répercussions sur la souplesse et la capacité d’intervention. Afin d’assurer une plus
grande souplesse opérationnelle, il est impératif que le commandement et le contrôle de l’aviation
tactique relèvent de l’échelon le plus élevé, de façon à permettre au commandant des forces
terrestres de tirer le meilleur parti possible des ressources à sa disposition. L’affectation ou
l’articulation des ressources d’aviation tactique doit être envisagée uniquement lorsqu’un
commandant subalterne donné en a continuellement besoin et seulement pour la durée de ce besoin.
10. L’articulation des ressources d’aviation tactique avec des formations ou des unités se fait par
ordres. Cette décentralisation des ressources pour l’exécution des tâches réduit le nombre de
demandes de soutien dans les réseaux de commandement et permet de prévoir l’utilisation optimale
des ressources grâce à la période de préavis qu’elle accorde.
11. Le délai de réaction d’une unité sera établi d’après le temps nécessaire pour coordonner et
déployer les ressources affectées. Le temps de vol pour se rendre dans la zone de la mission ne
représente habituellement qu’une mince fraction du délai total de réaction, à moins qu’un
avertissement préalable n’ait été donné ou que le soutien nécessaire n’ait déjà été prévu.
SECTION 3
TERMINOLOGIE DU COMMANDEMENT ET DU CONTRÔLE
12. Voici les termes utilisés en cours d’opérations interarmées ou combinées.
a. Commandement intégral (AAP-6). Le commandement intégral est le pouvoir
militaire et la responsabilité de donner des ordres à des subalternes, dont un supérieur
est investi. Il couvre tous les aspects des opérations et de l’administration militaires. Il
n’existe que dans les armées nationales. Aucun commandant OTAN n’a le
commandement intégral des forces qui lui sont affectées. Ceci tient au fait que les
nations, lorsqu’elles affectent des forces à l’OTAN, n’en donnent que le
commandement opérationnel ou le contrôle opérationnel.
b. Commandement opérationnel (AAP-6). Il s’agit de l’autorité conférée à un
commandant pour qu’il assigne des missions ou des tâches à des commandants
subalternes, qu’il déploie des unités, réaffecte des forces et conserve ou délègue le
contrôle opérationnel ou tactique, comme il le juge nécessaire. Cette autorité ne
confère pas de pouvoirs sur le plan administratif ni de responsabilités d’ordre
logistique. Elle peut être exercée pour signifier les forces affectées à un commandant.
Dans ce cadre, le commandant bénéficiaire peut confier à l’unité ou à la formation
les tâches qu’il considère utiles. Ce statut n’est pas limité par des contraintes de
B-GA-440-000/AF-000
33
temps ou d’espace. De plus, le commandant bénéficiaire peut assigner différentes
tâches à différents éléments de la force; autrement dit, la force peut être subdivisée.
c. Contrôle opérationnel (AAP-6). Il s’agit de l’autorité conférée à un commandant
pour qu’il puisse diriger les forces qui lui sont confiées, lui permettant ainsi de
s’acquitter de missions ou de tâches précises qui sont habituellement limitées en
raison de leur nature même ou de contraintes de temps ou d’espace. Le commandant a
également le pouvoir de déployer les unités et d’en conserver ou d’en déléguer le
contrôle tactique. Il ne dispose toutefois pas du pouvoir d’utiliser séparément les
éléments constitutifs des unités concernées, ni du pouvoir de contrôler
l’administration et la logistique. Dans ce rapport, le commandant bénéficiaire doit
s’acquitter d’une tâche donnée, laquelle ne peut être partagée entre les divers
éléments constitutifs de la force qui lui est confiée; autrement dit, la force ne peut être
subdivisée.
d. Commandement tactique (AAP-6). Il s’agit de l’autorité conférée à un commandant
pour qu’il confie certaines tâches aux forces relevant de son commandement, lui
permettant ainsi de s’acquitter de la mission que lui aura confiée une autorité
supérieure.
e. Contrôle tactique (AAP-6). Il s’agit de la direction et du contrôle, normalement
donnés en détail et limités au plan local, des mouvements ou des manoeuvres
nécessaires à l’exécution des missions ou des tâches assignées.
B-GA-440-000/AF-000
34
13. Les tableaux suivants sont tirés de la B-GL-300-003, Commandement. Cette source est une
étude exhaustive des questions liées au commandement; il est fortement recommandé de s’y
reporter pour tout approfondissement de la question. Les relations de commandement seront
toujours évoquées d’après le GDH auquel elles débutent. Le GDH ou l’étape à laquelle elles
prennent fin devrait également être précisé(e), si cette information est connue.
COMMANDEMENT(2) CONTRÔLE(5) Pouvoir de
Commandement
intégral
(1)
Commandement
opérationnel
(3)
Commandement
tactique
(4)
Contrôle
opérationnel
(6)
Contrôle
tactique
planification
(7)
1. Utiliser séparément les
éléments constitutifs des
unités ou formations
X X
2. Assigner les missions(8)
X X X
3. Assigner les tâches
X X X X
4. Déléguer une statut de
commandement égal
X X X X
5. Déléguer une statut de
commandement inférieur
X X X X
6. Coordonner le mouvement
local, les installations et la
zone de défense
X X X X X
7. Établir des plans et faire la
coordination
X X X X X X
8. Assumer une responsabilité
administrative
9
X
Tableau 3.1 : Relations de commandement
Notes :
(1). La doctrine militaire canadienne et celle de l’OTAN ne permettent pas de confier le
commandement intégral d’une unité ou d’une formation aux forces d’une autre nation ou au
commandant d’une force combinée. L’autorité nationale, normalement le CEMD, conserve toujours
le COMMANDEMENT INTÉGRAL.
(2). Les termes de commandement s’appliquent habituellement aux manoeuvres armées; p. ex.,
une compagnie d’infanterie est affectée sous le COMOP d’un régiment blindé.
(3). Le COMOP est l’autorité conférée à un commandant pour qu’il assigne des missions ou des
tâches à des commandants subalternes, qu’il déploie des unités, réaffecte des forces et conserve ou
délègue le commandement ou le contrôle opérationnel ou tactique, comme il le juge nécessaire.
(4). Un commandant auquel des forces sont affectées sous TACOM peut assigner des tâches à ces
forces, mais uniquement dans le cadre de la mission qui lui est actuellement confiée par l’autorité
supérieure lui ayant attribué les forces. Le TACOM est utilisé lorsque le commandant supérieur
constate la nécessité de faire appel à des ressources supplémentaires pour accomplir une tâche, mais
qu’il doit conserver des ressources intactes en vue d’une autre mission. Par exemple, une équipe de
combat appelée à un détachement de protection de dispositif de destruction d’un pont est affectée
sous TACOM au commandant du bataillon concerné. Une fois la tâche accomplie, les relations de
TACOM vis-à-vis du bataillon prennent fin.
B-GA-440-000/AF-000
35
(5). Les termes de contrôle s’appliquent habituellement aux armes d'appui et aux armes de
soutient au combat, p. ex. artillerie, transmissions, police militaire, ingénieurs de soutien général,
etc. – lorsqu'une autorité technique permet l'emploi de ces ressources (p.ex. : un CONOP 79 E Trans
à 2 Bde).
(6). Le CONOP est l’autorité conférée à un commandant pour qu’il puisse diriger les forces qui
lui sont confiées, lui permettant ainsi de s’acquitter de missions ou de tâches précises qui sont
habituellement limitées en raison de leur nature même ou de contraintes de temps ou d’espace. Le
commandant a également le pouvoir de déployer les unités et d’en conserver ou d’en déléguer le
contrôle tactique. Si la nécessité d’utiliser séparément les éléments des unités se fait sentir, le
changement doit être autorisé au préalable par le commandant supérieur.
(7). Le pouvoir de planification est exercé lorsqu’il y a possibilité de relation de commandement.
LE POUVOIR DE PLANIFICATION confère aux unités ou formations concernées l’autorité de
communiquer directement pour l’élaboration de plans. Par exemple, une unité en entraînement au
Canada pourrait être autorisée à communiquer avec l’unité qu’elle est appelée à remplacer dans le
cadre d’une mission de l’ONU.
(8). Le terme « mission » est défini dans l’AAP-6 comme suit : « Expression claire et concise de
l’action à accomplir et du but poursuivi ».
(9). La responsabilité du maintien en puissance ne fait partie d’aucun statut de commandement
d’opérations interarmées, d'opérations interalliées ou d'opérations multinationales. Selon les
dispositions nationales canadiennes uniquement, le COMOP, le TACOM et le CONOP comprennent
normalement la responsabilité administrative DÉTACHEMENT DE MAINTENANCE
QUOTIDIENNE. Si le statut porte sur des tâches autres que les approvisionnements de combat, la
nature du statut doit être clairement définie.
B-GA-440-000/AF-000
36
SECTION 4
TERMINOLOGIE ADMINISTRATIVE DU COMMANDEMENT ET DU CONTRÔLE
14. Les ordres administratifs servent habituellement à définir clairement les responsabilités et le
niveau de soutien au combat (SC) que la formation terrestre doit fournir aux unités d’aviation
tactique. Le tableau suivant indique les termes utilisés pour identifier et préciser le niveau de SC à
fournir pendant les opérations :
DÉTACHÉ POUR
L’ADMINISTRATION
(1)
DÉTACHÉ POUR
L’ADMINISTRATION
sauf…(2)
DÉTACHÉ
POUR LA
MAINTENANCE(3)
Quotidienne
DÉTACHÉ POUR
LA
MAINTENANCE
QUOTIDIENNE
PLUS/SAUF…(4)
POUVOIR DDE
PLANIFICATION
1. Responsabilité
administrative
X X X X X
2. Soutien du
personnel
X X X
3. Soutien
logistique
X X X(5) X X
Tableau 3-2 : Relations administratives
Notes :
(1). L’unité ou la formation bénéficiaire jouit des pleins pouvoirs et prend la responsabilité de
toutes les questions de soutien logistique et personnel de la formation ou de l’unité DÉTACHÉE
POUR L’ADMINISTRATION.
(2). DÉTACHÉ POUR L’ADMINISTRATION, SAUF… – Statut de commandement qui
s’instaure lorsque pour des raisons de temps, de distance ou de ressources, le soutien administratif
complet s’avère impraticable ou trop coûteux. Les sphères de responsabilité qui ne sont pas
transférées sont alors précisées (p. ex., sauf l’administration du personnel). Le fait qu’une partie
des responsabilités soit exclue ne doit pas empêcher d’exprimer un avis ou, en cas d’urgence, de
fournir le soutien nécessaire à l’activité exclue.
(3). DÉTACHÉ POUR LA MAINTENANCE QUOTIDIENNE – Statut de commandement dans
lequel le commandant bénéficiaire prend la responsabilité et la direction des opérations, de façon à
pouvoir répondre aux besoins quotidiens de l’unité ou de la formation transférée, en matière
d’approvisionnement de combat. L’unité ou la formation d’appartenance demeure la seule à
s’occuper de toutes les questions touchant le soutien du personnel et le soutien logistique autres que
l’approvisionnement en carburant, lubrifiant, munitions, vivres et eau.
(4). Détaché pour la maintenance quotidienne, plus / sauf : statut semblable à DÉTACHÉ POUR
LA MAINTENANCE QUOTIDIENNE, mais qui est utilisé en cas d’ajout aux responsabilités
habituelles d’approvisionnement de combat ou d’exclusion de responsabilités. Ce rapport de
commandement s’instaure lorsque, par exemple, un escadron d’hélicoptères est en relation de
commandement vis-à-vis toute formation de l’armée de terre. Tout le matériel d’approvisionnement
de combat sera fourni, « sauf le carburant d’aviation », dont l’unité d’appartenance conserve la
B-GA-440-000/AF-000
37
responsabilité. L’ajout de responsabilités pourrait être exprimé ainsi : « plus les pièces de
rechange » ou « plus la récupération et le dépannage ».
(5). Seulement l'approvisionnement de combat. Si les ressources le permettent, d’autres moyens
logistiques peuvent être fournis.
Divers :
- Les relations administratives devraient être évoquées d’après le GDH auquel elles débutent. Le
GDH ou l’étape à laquelle elles prennent fin devrait également être précisé(e), si cette information
est connue.
- Les relations administratives n’ont pas été définies clairement par l’OTAN. Ainsi, les définitions
figurants ci-haut sont présumées s’appliquer aux seules unités canadiennes. Les relations
administratives ayant trait à une force multinationale doivent être négociées entre les forces
concernées.
- L’OTAN définit le CONTRÔLE ADMINISTRATIF comme suit : « Direction ou autorité exercée
sur des formations subordonnées ou autres en ce qui concerne les questions administratives telles
que l’administration du personnel, les ravitaillements, les services et autres problèmes ne faisant pas
partie des missions opérationnelles de ces formations subordonnées ou autres. » (AAP-6)
B-GA-440-000/AF-000 38
SECTION 5
COMMUNICATIONS
15. De bonnes communications fiables sont indispensables au fonctionnement des unités
d'hélicoptères tactiques. Les forces de l'aviation tactique doivent être en mesure de
communiquer avec toutes les formations qu’elles appuient. Si les progrès en matière de
technologies des communications ont rendu plus aisés l'établissement et le maintien des
communications, la gamme de moyens de communications offerte aux utilisateurs potentiels de
l'aviation tactique complique la tâche d'obtenir l'interopérabilité.
16. Un autre aspect des communications qui touche l’aviation tactique concerne
l’identification de la défense aérienne. L’IFF/SIF (Identification ami/ennemi/Équipement
d’identification sélective), les transpondeurs, les postes radio à sauts de fréquence, le contrebrouillage et le codage sont des aspects des communications qui compliquent la tâche des forces
aériennes.
17. L’environnement opérationnel unique de l’aviation, qui concerne directement le
commandement et le contrôle de l’armée de terre et de la force aérienne, ajoute aux contraintes
des communications de l’aviation tactique.
SECTION 6
INFORMATION
18. Les renseignements constituent un aspect essentiel de toute opération militaire; ils
doivent être accessibles sans délai aux commandants de tous niveaux. Le personnel de
renseignement ayant une formation professionnelle aura un effet multiplicateur de la force en
permettant au commandant d’accéder au processus de prise de décision de l’ennemi.
19. Les principes suivants s’appliquent à la fonction de renseignement :
a. La capacité du personnel de renseignement d’interpréter l’information reçue de
supérieurs doit correspondre à sa capacité d’acquérir l’information et de la
transmettre à l’état-major;
b. Le cycle du renseignement «Orientation, recherche, regroupement et diffusion»
doit être compris et respecté;
c. Le processus de renseignement doit être fermement ancré dans les principes de
''l’Intelligence Preparation of the Battlefield'' (IPB).
20. L’hélicoptère fournit une plate-forme qui offre instantanément une vue d’ensemble du
champ de bataille ou d’une zone d'intérêt. L’ajout de senseurs pour augmenter à la fois
l’acquisition d’information et la surviabilité est essentiel pour toute plate-forme consacrée à cette
tâche. La plate-forme doit également être équipée pour être en mesure de transmettre
l’information acquise en toute sécurité au bon commandant.
39 B-GA-440-000/AF-000
CH 146 INFORMATION OPERATIONS
Ground
Station
Int
Cell
UAVs
Users
Immediate targeting,
reporting, and
initial info processing.
1 4 64 0 1
JFHQ
Battalions
Police
Land Force Areas
NDHQ
U.N.
The addition of day
and night electrooptical systems,
LASER target
designators, and
weapons, will
maximize the potential
of the CH146.
21. En contexte canadien, le CH146 peut se transformer en système appréciable de
reconnaissance, de surveillance et d’acquisition de cible, lorsqu’il est correctement équipé pour
ces tâches. La technologie permet désormais aux hélicoptères de se tenir à des distances où les
appareils ne sont pas visibles ou audibles, et où ils se trouvent hors de portée de la plupart des
systèmes d’armes à tir direct.
CH146 OPÉRATIONS D'INFORMATION
L'ajout de systèmes
électro-optiques pour le
jour et la nuit, de
désignateurs de cibles à
laser et d'armes
optimisera le potentiel
du CH146.
Station
au sol
Cellules
Rens
Véhicules aériens télépilotés
Utilisateurs
QGDN
QGFI
Secteurs de la force terrestre
Bataillons
Police
ONU
Ciblage immédiat, rapport
et traitement initial de
l'info.
B-GA-440-000/AF-000 40
CHAPITRE 4
MAINTIEN EN PUISSANCE
PROTECTION LOGISTIQUE MAINTENANCE PERSONNEL
SECTION 1
GÉNÉRALITÉS
1. Les opérations de maintien en puissance englobent toutes les activités autres que le vol
qui sont nécessaires pour appuyer directement le combat et les opérations aériennes qui
l’appuient. Les commandants de l’aviation tactique soutiennent leurs forces au moyen de quatre
éléments de base : la protection, la logistique, la maintenance et l’administration du personnel.
Ces quatre éléments sont toujours des préoccupations de premier ordre pour les unités déployées
en opération.
2. De nombreux autres aspects influent sur les opérations lors du déploiement d’une unité
d’hélicoptères tactiques, de ses manoeuvres et de son retrait. Parmi les questions importantes de
maintien en puissance, on compte la réception des forces sur un théâtre, la phase initiale,
l’avancée, l’utilisation du soutien fourni par le pays hôte ou par d’autres alliés, la reconstitution
des forces et les responsabilités du soutien national au cours des opérations à l’étranger. L’étude
détaillée de ces points dépasse la portée du présent manuel.
3. Lorsqu’elle se prépare à la guerre, la force aérienne doit trouver un équilibre entre
l’acquisition de forces combattantes et le maintien en puissance de ces forces. Le but est de
mettre en place le potentiel de combat global le plus efficace et efficient possible, tout en
respectant les ressources disponibles. L’imminence des menaces auxquelles le Canada et ses
alliés sont confrontés sera obligatoirement un facteur qui influencera grandement la décision face
à l’équilibre à privilégier. Plus la menace sera immédiate, plus le seuil de préparation devra être
élevé.
4. “Surgir du Soleil” divise les opérations de maintien en puissance en trois catégories
distinctes : les opérations, la logistique, et l’instruction/l’éducation. Les opérations sont
constituées de toutes les activités qui soutiennent directement et indirectement les opérations
aériennes; elles se divisent entre le soutien aérien (les manoeuvres aériennes) et le soutien au sol
(manoeuvres au sol). Le soutien logistique comprend toutes les activités liées au déplacement, à
la maintenance et au soutien des forces aérospatiales. L’instruction et l’éducation relient
l’ensemble, et sont expliquées en détail au chapitre 4 de “Surgir du Soleil”.
B-GA-440-000/AF-000
41
Figure 4.1 : Opérations de maintien en puissance (traduction libre)
5. On trouvera la figure 4-1 dans le document “Surgir du Soleil”, qui contient une analyse
détaillée de chacune des composantes des opérations de maintien en puissance. Une étude plus
poussée de ce sujet à l’aide de la publication B-GA-400 est fortement recommandée.
SECTION 2
OPÉRATIONS
APPUI AÉRIEN-GÉNÉRALITÉS
6. Les activités d’appui aérien des hélicoptères tactiques ont surtout trait au commandement
et au contrôle quotidien, à l’apport de renseignements, à la planification, à la météorologie et à la
coordination des opérations de maintenance des aéronefs en fonction des opérations aériennes
requises. Des opérations d’appui aérien efficaces garantissent que l’information nécessaire pour
permettre une bonne planification de la mission est disponible.
7. Le centre d’opération d'un escadron d’hélicoptères tactiques constitue le point qui relie
toutes les activités d’escadron, que ce soit à la garnison ou en campagne; tous les aspects du
commandement d’un escadron sont planifiés au poste de commandement de l’escadron et sont
effectués par les escadrilles concernées. Aucun escadron canadien d’hélicoptères tactiques ne
possède d’effectifs suffisants pour assurer des opérations «7/7 jours et 24/24 heures» avec
l’ensemble de ses aéronefs. Il n’est possible d’effectuer des opérations 24 heures sur 24 qu’avec
un nombre réduit d’appareils, pendant une période de temps limitée. Le facteur de limitation
deviendra rapidement la disponibilité de personnel de soutien de rechange dispos, en mesure
d’assurer la poursuite des opérations. Généralement, un ratio de composition d’équipage aérien
de 3:1 est nécessaire pour maintenir en puissance des opérations 24 heures sur 24. Plus
l’environnement est difficile et plus la base d’opération est rudimentaire, plus il est difficile pour
les appareils aériens d’effectuer des sorties.
Ops/C2
Rens
Met
GMA
Appui
aérien
Déf. sol-air
EGA
DNBC
DAA
Appui au
Sol
Opérations
Fin
Svc pers
Med
Dent
Administration
et finance
Comm
Transport
Appro
Svc alimen
Services
techniques
Logistiques Instruction/
Éducation
Opérations de maintien en puissance
B-GA-440-000/AF-000
42
8. Le poste de commandement d'un escadron d’hélicoptères tactiques est responsable de la
planification et de la coordination des opérations à venir; chaque escadrille est responsable de
l’exécution et du soutien des missions assignées. Le déploiement d’officiers de liaison vers une
unité appuyée relève de la responsabilité du PC d’escadron. L’exécution de contrôles de vol est
la responsabilité de l’escadrille.
MAINTENANCE DES AÉRONEFS
9. Les commandants doivent voir à ce que
l’organisation de maintenance soit en mesure de réparer
les aéronefs et de les remettre en service le plus
rapidement possible. Il se peut qu’il soit nécessaire
d’assurer une maintenance continue des appareils 24
heures par jour. Les organisations de maintenance
appuyant les opérations des hélicoptères tactiques doivent
compter suffisamment d’effectifs pour que la réparation
et l’entretien des aéronefs soient assurés dans les sites
rudimentaires. Ces effectifs doivent également posséder
les connaissances et avoir reçu l’instruction requise pour
exécuter ces tâches à partir de zones non protégées.
10. Les équipages aériens et le personnel de maintenance doivent travailler de concert afin de
planifier et d’exécuter les réparations aussi longtemps à l’avance que possible du point de vue
tactique, en fonction du temps total nécessaire pour effectuer les réparations et de la situation
tactique en cours. Des équipes mobiles effectueront les réparations nécessaires pour qu’un
appareil puisse continuer sans danger sa mission ou elles lui permettront d’être replié en un
endroit plus sûr où les réparations supplémentaires requises pourront être exécutées. Les
aéronefs qui ne pourront être réparés dans un intervalle de temps raisonnable en fonction de la
situation tactique devront être acheminés, par voie terrestre ou aérienne, vers une zone arrière
protégée pour qu’une maintenance en profondeur soit exécutée.
11. En ce qui concerne les éléments déployés dans une zone de brigade, les activités de
réparation et de maintenance doivent pouvoir être terminées à l’intérieur du délai de deux heures
d’avis avant le déplacement de la formation, normalement imposé à cette formation. Par
conséquent, le site principal de l’escadron devrait être situé plus loin vers l’arrière, généralement
dans la zone divisionnaire arrière, où le délai d’avis avant les déplacements (généralement de
huit à douze heures) permet des activités de réparation plus en profondeur. Les activités de
maintenance en profondeur prévues à l’avance ne doivent être exécutées que dans une aire de
stationnement fixe, à l’intérieur des abris appropriés. Cette responsabilité ne relèvera de
l’escadrille de maintenance de l’escadron d’hélicoptères tactiques que lorsque le déploiement se
déroulera dans le cadre d’une opération humanitaire ou d’une mission de paix menée à long
terme.
12. La cadence rapide des opérations augmente la pression sur les éléments de maintenance.
Les facteurs de limitation de la maintenance sont toujours le temps, la quantité de personnel
instruit et la possibilité d’obtenir les pièces de rechange; une réduction de la cadence des
B-GA-440-000/AF-000
43
opérations ou une augmentation du personnel peut s’avérer nécessaire pour maintenir en
puissance un niveau acceptable de disponibilité d’aéronefs et de maintenance de ceux-ci.
13. Le programme de maintenance des aéronefs des Forces canadiennes vise à ce que l’on
dispose d’aéronefs sûrs, fiables et en mesure d’intervenir par l’entremise d’inspections
techniques, d’entretien et de réparations sur une base régulière. En temps de paix, le programme
de maintenance des aéronefs est de nature préventive et les inspections se déroulent à intervalles
préétablis pour prévenir les défaillances des éléments à durée limitée.
14. Lors d’opérations, le programme de maintenance des aéronefs vise à garantir que le plus
grand nombre possible d’aéronefs seront prêts à exécuter leur mission. Dans cette optique, le
programme de maintenance préventive des aéronefs se poursuit, mais l’accent est mis sur
l’aspect correctif de la maintenance des aéronefs qui découle d’une utilisation accrue et de
possibles dommages aux cellules lors des combats. Il s’agit de faire en sorte que l’aéronef soit
en mesure d’exécuter au moins une autre mission.
15. Le terme «échelon de maintenance» fait référence à la profondeur de la maintenance. Le
terme «Ligne de maintenance» fait référence à l’organisation de maintenance aérienne où les
activités de maintenance sont effectuées. Ces termes ont trait au concept et au procédé Analyse
du niveau optimal de réparations (ANOR), qui vise à optimiser le total des coûts liés à
l’exécution de l’ensemble des fonctions de maintenance sur certains systèmes d’armes
d’aéronefs. On compte au sein des FC trois échelons reconnus de maintenance de systèmes
d’armes d’aéronefs, divisés pour accomplir les tâches suivantes :
a. la classification des mesures de maintenance préventive et corrective (y compris
les modifications), selon la portée, la complexité, les connaissances et les
habiletés particulières requises, la fréquence, le temps nécessaire pour effectuer
les réparations de même que les outils, les équipements et les installations
particuliers requis.
b. la prévision de la maintenance, des besoins liés à la ligne de ravitaillement pour
les réparations et des délais d’exécution.
c. l’établissement des frais liés aux diverses possibilités de réparation (p. ex.
comparaison des frais de réparation et d’aliénation), établissement des possibilités
de maintenance et du soutien en approvisionnement de divers sites et sélection de
la possibilité la plus rentable.
d. l’évaluation des heures de travail de maintenance requis et l’établissement des
besoins en main-d’oeuvre.
e. la répartition claire des responsabilités de maintenance entre les organisations,
pour voir à ce que l’ensemble satisfasse aux conditions réglementaires de
navigabilité et aux besoins opérationnels, tout en tirant le meilleur parti des
ressources, c’est-à-dire en optimisant la maintenance pour chaque système d’arme
d’aéronef.
B-GA-440-000/AF-000
44
16. Les trois échelons de maintenance des systèmes d’armes d’aéronef sont :
a. Premier échelon. Il s’agit de la maintenance qui touche directement l’entretien
quotidien des systèmes d’armes d’aéronef et leur préparation en vue de leur
utilisation. La maintenance de premier échelon est normalement effectuée sur les
aéronefs et comprend :
(1) l’entretien courant des aéronefs, ce qui inclut la manutention au sol,
l’avitaillement en carburant et la reprise carburant et les inspections
configuration;
(2) le chargement et le déchargement des provisions et les changements de
configuration;
(3) la détection des pannes à bord des aéronefs et la simple maintenance
corrective par le remplacement ou l’ajustement (de pièces, d’ensembles
ou de composantes), de même que les vérifications opérationnelles ou
fonctionnelles;
(4) la réalisation de modifications simples et l’exécution d’inspections
spéciales;
(5) la tenue des dossiers et des rapports de maintenance de premier échelon.
b. Deuxième échelon. La maintenance de deuxième échelon est effectuée
directement sur les aéronefs ou non et comprend :
(1) les inspections périodiques et supplémentaires des aéronefs et la
maintenance corrective requise qui en découle, ce qui comprend le
remplacement de pièces, d’ensembles ou de composantes;
(2) la détection des pannes à bord des aéronefs et la maintenance corrective
qui exige beaucoup de temps ou qui est particulièrement complexe;
(3) la détection des pannes, la réparation, l’essai et l’inspection d’équipement
d’aéronef et de composantes liées dans les ateliers de maintenance;
(4) la réalisation de modifications prescrites et l’exécution d’inspections
spéciales;
(5) le réglage d’équipement d’aéronef et d’équipement d’essai;
(6) la maintenance du logiciel des systèmes d’armes;
(7) la tenue des dossiers et des rapports de maintenance de deuxième échelon.
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c. Troisième échelon. La maintenance de troisième échelon signifie généralement
un temps prolongé d'immobilisation de l’aéronef, ou du travail qui n’est pas
accompli directement sur les aéronefs. Normalement, elle est plus complexe que
la maintenance des premier et deuxième échelons. Plus d’indications en ce qui
concerne la maintenance de troisième échelon se trouvent dans l’OAFC 36-45,
Entretien du matériel – Entretien de troisième niveau.
17. Le nombre de lignes de maintenance varie selon la situation mais, en général, on compte
trois lignes d’organisations de maintenance pour les systèmes d’armes d’aéronefs. En assumant
un maximum de personnel navigant pour les activités de première maintenance, les escadrons
d’hélicoptères tactiques sont mis en place pour exécuter la maintenance de première et de
deuxième ligne. Les trois lignes de maintenance se définissent comme suit :
a. Première ligne. Le personnel navigant est chargée des activités de maintenance
de premier échelon. Selon la flexibilité des besoins et la disponibilité des
ressources, des échelons de maintenance plus élevés peuvent être affectés à la
première ligne. Tous les escadrons d’hélicoptères tactiques effectuent de la
maintenance de première ligne. Cette dernière comprend les activités suivantes :
(1) la manutention au sol des aéronefs;
(2) le chargement et le déchargement des provisions et des armes aériennes;
(3) les inspections prévues; (p. ex., les 25 ou 100 heures)
(4) la tenue des dossiers de premier échelon de maintenance;
(5) l’avitaillement en carburant et la reprise carburant;
(6) l’entretien et l’inspection de routine avant et après le vol.
b. La coordination des vols prévus et des
activités de maintenance qui les soutiennent
constitue un processus constant qui implique les
opérations de l’escadron et le personnel de
maintenance. Dans les garnisons, les techniciens
se concentreront sur la maintenance en profondeur
qui s’effectue mieux dans cet environnement.
Lorsqu’ils seront déployés, ils se concentreront
plutôt sur l’exploitation des points avancés de
réarmement et de ravitaillement (PARR), et sur les
ajustements rapides à effectuer face aux anomalies
techniques des aéronefs. Les opérations des
escadrilles d’hélicoptères tactiques nécessitent un
effort d’équipe particulier de la part de tous les
membres de l’escadron.
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c. Deuxième ligne. Cette partie d’une
organisation de maintenance des aéronefs s’occupe
de la maintenance de deuxième échelon. La
maintenance de deuxième ligne se déroule
généralement dans les zones arrière ou en d’autres
endroits protégés où peu de déplacements sont
requis. Tous les escadrons d’hélicoptères tactiques
effectuent des activités de maintenance de
deuxième ligne dans les garnisons; la possibilité
d’effectuer toute la gamme d’activités de deuxième
ligne en campagne dépend du nombre d’aéronefs
déployés, des installations en place et de la
situation tactique. La maintenance de deuxième
ligne comprend :
(1) les inspections périodiques et
supplémentaires, de même que la
maintenance corrective;
(2) la réparation, l’inspection et la
modification de composantes et
d’équipements d’aéronefs;
(3) le réglage d’outils et d’équipements;
(4) la tenue de dossiers et les rapports de
la maintenance de deuxième
échelon.
d. Troisième ligne. Il s’agit d’une organisation militaire ou civile d’appui ou de
soutien, ou encore d’une organisation d’escadre ou de base que le QGDN a autorisée à
effectuer des activités de maintenance de troisième échelon. Il est également possible
que les organisations de troisième ligne soient mandatées ou engagées pour accomplir des
activités de maintenance de premier ou de deuxième échelon.
APPUI AU SOL
18. Les escadrons d’hélicoptères sont conçus de façon à voler et réparer les aéronefs en
campagne. Par conséquent, tous les commandants doivent bien comprendre que les unités
d’hélicoptères tactiques ne possèdent ni l’équipement, ni les effectifs pour protéger
correctement l’emplacement de leur unité tout en effectuant des opérations aériennes et des
activités de maintenance. S’il s’agit d’une situation acceptable dans le cadre des opérations
d’un escadron déployé au sein d’une structure de brigade d’armée, ce n’est plus le cas
lorsqu’il s’agit d’opérations menées par un seul hélicoptère, comme dans le cadre
d’opérations d’appui à une mission humanitaire ou de paix.
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19. Il est nécessaire de voir à la protection des emplacements principaux de l’unité d’aviation
et des sous-unités qui sont déployées, que ce soit par les forces déjà en place ou par des forces
additionnelles affectées à l’unité même d’aviation. Les opérations effectuées à partir d’un terrain
d'aviation ravitaillé, ou Base principale, offriront généralement toute la sécurité dont les forces
qui s’y trouvent ont besoin. En ce qui concerne les opérations effectuées à partir d’un terrain
d'aviation partiellement ravitaillé, d’une base de redéploiement, d’un emplacement avancé
d'opérations (FOL) ou encore d’un emplacement qui n’est absolument pas préparé, chaque
emplacement présente ses propres problèmes de maintien en puissance et de protection des
forces. Dans la mesure du possible, l’escadron complet devrait être déployé dans une seule zone
géographique, ce qui en simplifie grandement la défense, l’administration, et le soutien
logistique.
20. Il faut toujours prévoir les applications du génie technique pour le soutien des
hélicoptères tactiques. Les ingénieurs peuvent assister les unités d’hélicoptères de diverses
façons, comme par la construction et la maintenance de surfaces d’opération appropriées et de
défense d’unité et par l’épuration d’eau. Ils peuvent également procurer des revêtements pour les
aéronefs, construire des sites de storage en gros d’essence; produire de l’énergie; fournir des
installations de douche et de buanderie et construire des abris ou apporter des améliorations à ces
derniers. Le Commandement aérien a mis sur pied des escadrons du génie de terrain d'aviation
et des escadrilles afin d’offrir ces services aux ressources de la force aérienne déployées.
21. Lors d’opérations, il faut toujours tenir compte des mêmes facteurs d’analyse des risques
et de prévention des accidents qu’à la base d’attache en temps de paix. Les procédures de
maintenance, le repos de l’équipage, la cadence des opérations, la charge de travail accrue et les
facteurs environnementaux comptent parmi les éléments qui nécessitent une attention particulière
constante.
SECTION 3
LOGISTIQUE
22. Le cadre normal de travail pour les opérations des hélicoptères tactiques implique des
lignes d’approvisionnement élargies, des besoins liés à un maintien en puissance continu, une
maintenance intensive et une infrastructure minimale. Toutes ces conditions exigent que des
effectifs soient assignés pour assurer un soutien logistique flexible et mobile.
23. Les commandants de l’air doivent planifier et superviser le soutien logistique de leurs
troupes depuis le prédéploiement jusqu’au redéploiement à la base d’attache et tout au long de
l’exécution de la mission. Les commandants ne peuvent remplir leur mission avec succès qu’en
prenant des arrangements logistiques efficaces. Il est essentiel que la planification et la
coordination logistiques soient faites en détail afin de soutenir adéquatement les opérations
d’aviation. Les commandants de l’aviation doivent chercher à prévoir tous les besoins
logistiques selon la cadence prévue des opérations. La règle de base veut que plus l’activité
aérienne de l’unité est importante, plus grande sera la charge de travail pour les équipes de
maintenance, de logistique et le reste du personnel de soutien. Les commandants doivent
toujours tenir compte des facteurs suivants lors de la planification logistique :
a. la source, la conformité et la distance qui sépare la force de la base de soutien;
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b. les ressources de transport affectées pour soutenir les ressources de l’aviation – il
faut constamment tenir compte des facteurs de temps et de distance, et de la
présence ou de l’absence de soutien continu et ininterrompu;
c. les voies de communications avec les sources de ravitaillement – les liens par
câbles, radio, satellites et ordinateurs;
d. quel carburant aviation il sera possible d’obtenir, sa qualité et son transport;
e. s’il y a présence d’installations auxiliaires dans la zone des opérations et quels
compromis sont acceptables pour l’emplacement des éléments de deuxième ligne;
f. les considérations particulières concernant l’environnement comme les
carburants, les huiles, les lubrifiants et les réchauffeurs pour les opérations
arctiques, les besoins liés à la protection, à la maintenance et au génie technique
pour les opérations dans le désert.
Note : Les éléments qui précèdent n’englobent pas tout ce qui doit être pris en considération; ils ne font
que mettre en lumière la complexité de la logistique de l’aviation lorsqu’elle est déployée dans des
environnements hostiles et rudimentaires.
24. Les unités de l’aviation tactique doivent être en mesure de fonctionner de manière
indépendante. C’est pourquoi les unités d’hélicoptères tactiques canadiennes, lorsqu’elles seront
déployées à l’étranger, seront équipées de la capacité de levage suffisante pour transporter une
charge équivalent à trois jours d’approvisionnements de combat de base et un
approvisionnement de quinze jours de pièces de rechange d’équipement au sol. L’idéal serait de
conserver l’équivalent de 30 jours de pièces de rechange d’aéronefs sur le théâtre. Lorsqu’il
n’est pas possible de conserver suffisamment de pièces de rechange, un emprunt de pièce de
rechange, étroitement contrôlé, devrait s’avérer nécessaire. Il s’agit là d’une méthode de
maintenance qui n’est pas du tout efficace car elle double la charge de travail associée à une
réparation. La décision en ce qui concerne les éléments devant être transportés avec l’unité ou
entreposés dans un site accessible sur le théâtre dépend de la nature de la menace et du réseau
routier dans la zone des opérations.
25. On ne devrait normalement pas trouver de grands ensembles de pièces de rechange et
d’équipement de maintenance hautement spécialisé avec un escadron d’hélicoptères tactiques
lorsque celui-ci est déployé et n’a que de courts délais de préavis avant de se déplacer. Ces
éléments ne doivent jamais distraire des capacités tactiques qu’a l’unité de défaire ses
installations et de se déplacer en fonction de la situation tactique.
26. Les unités d’hélicoptères tactiques utiliseront le système logistique de l’armée
lorsqu’elles seront déployées avec les forces terrestres, et leur réapprovisionnement se fera de la
même manière que les autres unités de l’armée. Le soutien logistique de première ligne demeure
la responsabilité de l’unité; cela comprend la maintenance des réserves, la coordination et le
transfert des requêtes et la coordination du déplacement des éléments de ravitaillement entre les
unités de soutien de deuxième ligne et l’escadron.
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27. La formation de soutien procure habituellement le soutien de deuxième ligne qui se
compose généralement des éléments de deuxième ligne suivants :
a. l’approvisionnement en matériel de combat, y compris le carburant aviation et les
lubrifiants;
b. l’acheminement de matériel technique/pour les opérations, et de pièces de
rechange, autres que les pièces d’aéronefs;
c. la maintenance de tous les véhicules terrestres et de l’équipement;
d. la manutention en transit des pièces de rechange d’aéronefs et des lubrifiants
spéciaux.
28. Toute une gamme de véhicules sur roues participent au soutien logistique de l’aviation.
Leur tâche consiste à assurer pour l’unité le transport de l’essence, de la nourriture, de l’eau, des
pièces de rechange, du matériel de défense, du matériel de tente, de l’équipement de campagne,
des éléments de commandement et de contrôle et du personnel. Les mouvements des véhicules
sont conformes aux principes de mouvement et aux facteurs de planification de l’armée. Pour
que les opérations des escadrons d’hélicoptères soient menées à bien, il est indispensable que les
mouvements routiers soient bien planifiés et que l’exécution des mouvements des convois se
fasse avec discipline.
29. Les unités d’hélicoptères tactiques doivent être en mesure de se déplacer, de se protéger,
de s’approvisionner, d’assurer leur propre maintenance et de s’administrer, le tout de manière
indépendante. À cette fin, l’organisation de toute unité tactique se concentrera sur la répartition
du personnel et de l’équipement entre divers échelons pouvant être déployés selon la position
opérationnelle. Ces échelons seront composés selon le bon jugement du commandant, en
fonction de la situation tactique et de la mission à accomplir. Les escadrons d’hélicoptères
tactiques utiliseront les mêmes définitions que l’armée des échelons F, A, et B lors des
opérations avec celle-ci.
a. L’échelon «F» (Fighting) comprend le personnel et les aéronefs nécessaires pour
la réalisation des activités opérationnelles d’une unité. Il ne comprend
normalement aucun élément de soutien.
b. L’échelon «A» comprend le personnel, les véhicules et l’équipement requis pour
l’appui immédiat à l’échelon. Il se situe dans une bonne zone tactique, près de la
zone des opérations. Le PARR constitue l’échelon «A» des opérations des
hélicoptères tactiques, et se trouve généralement à une distance de 5 à 15
kilomètres de la zone des opérations, selon la menace. Règle générale, seules les
activités de première ligne sont réalisées dans les zones plus avant lors
d’opérations de campagne régulières. Les commandants de l’aviation doivent
s’assurer que l’emplacement choisi pour chaque PARR est accessible tant pour le
réapprovisionnement aérien que terrestre. La protection du PARR doit être
planifiée et le site changé régulièrement pour assurer la surviabilité. L’opération
du PARR est complexe, et ce particulièrement la nuit dans un environnement
entièrement tactique. Des exercices fréquents portant sur les tactiques, les
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techniques et les procédures de cet aspect des opérations doivent être effectués par
tous les membres du personnel impliqués afin de réduire les risques qui y sont
associés.
c. L’échelon «B» comprend le personnel, les véhicules et
l’équipement qui ne sont pas requis dans la zone avant.
L’emplacement principal de l’escadron constitue l’échelon
«B» de l’unité et est le site où sont organisés les
déploiements de courte durée qui caractérisent les opérations
des hélicoptères tactiques.
SECTION 4
RECONSTITUTION DES FORCES
30. La reconstitution est le processus de reconstruction des forces en ce qui a trait au
personnel et au matériel, et ce avant, pendant et après l’exécution des opérations. Les
commandants de tous niveaux doivent être sensibles aux diminutions de l’efficacité de leurs
forces et prendre les actions qui s’imposent afin de maintenir leur efficacité ou encore afin de la
rétablir.
31. Les commandants doivent déterminer l’étendue, la distribution et les types particuliers de
personnel et d’équipement requis. Ils doivent évaluer les capacités de fonctionnement résiduelles
et coordonner les besoins en remplaçants avec les formations supérieures.
32. La reconstitution d’unités s’accomplit de l’une des deux méthodes suivantes; de
nombreuses petites unités fusionnées afin d’en constituer une ou plusieurs plus grande(s)
organisation(s), ou encore le personnel et l’équipement sont échangés.
SECTION 5
MAINTIEN EN PUISSANCE À L’ÉTRANGER
33. À l’étranger, le transfert du commandement opérationnel et du contrôle des unités ou des
formations à un commandant allié ne signifie pas un transfert d’autorité ou de responsabilité pour
l’administration des forces nationales. Un vaste soutien mutuel et une importante collaboration
peuvent prendre place dans le cadre des activités logistiques, mais chaque pays participant doit
prendre les arrangements spécifiques qui en découlent avec la nation hôte et les autres nations
qui y envoient des troupes. L’élaboration d’une Convention sur le statut des forces (SOFA) avec
les pays hôtes constitue une considération légale et politique extrêmement importante ayant de
profondes répercussions.
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34. L’intégration d’une force nationale dans un théâtre d’opérations étranger implique les
fonctions suivantes :
a. La réception. Le déchargement du personnel et du matériel des ressources
stratégiques de transport et leur enregistrement, le déplacement vers les zones
d’étape, et le fait de voir à fournir le nécessaire pour la vie;
b. La phase initiale. L’attente, le rassemblement, l’apport d’équipement de survie,
et le regroupement du personnel et du matériel en unités, de même que la
constitution des réserves de matériel;
c. L’avancée. Le déplacement des unités et du matériel qui les accompagne vers les
zones tactiques de rassemblement et l’acheminement du matériel de soutien aux
sites avancés de distribution;
d. L’intégration. La gestion de la réception, de la phase initiale et de l’avancée vers
le commandant tactique désigné.
35. Le commandant du théâtre a la responsabilité d’élaborer le plan pour intégrer les forces
de soutien assignées dans ce théâtre. Il s’agit d’un plan essentiel pour un accroissement efficace
des forces dans un théâtre d’opération. Ce plan doit être élaboré et exécuté par un seul
commandant. Ce processus se trouve simplifié si les unités sont conservées les plus intactes
possible au cours de ces étapes.
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CONCLUSION
Opérations des hélicoptères tactiques présente en détail les principes de base qui régissent
l’utilisation des hélicoptères tactiques de tous genres pour appuyer la politique de défense du Canada. En
tant que tel, ce document offre un cadre pour l’instruction et l’éducation du personnel qui travaille avec la
communauté des hélicoptères tactiques.
En bout de ligne, cette publication devrait servir de document de référence pour l’élaboration
détaillée de tactiques, techniques et procédures et de procédures d'utilisation normalisées (SOP).
Les publications de niveau tactique à venir dans la série B-GA 440 comprendront :
B-GA-441 - Instructions Permanentes d'Opérations des Unités de l'Escadre;
B-GA-442 - Tactiques, Techniques et Procédures;
Ces documents feront le pont entre les principes de doctrine énumérés dans le présent manuel et
les activités quotidiennes exécutées par les unités de la 1
re
Escadre utilisant le CH146 GRIFFON.
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